Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Défi n° 88 "Au grenier" proposé par "Un soir bleu" pour Les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

 

"AU GRENIER".

Racontez votre grenier, celui de chez vous ou le grenier imaginaire dont vous rêvez.

.............................................................................................................................................

Explorer un grenier, quelle affaire! Vite, on y court, pris d'une fébrile curiosité.

Soudain une obscure vénération temporise notre allure. Halte là! on n'y entre pas comme dans un moulin. 

Visiter un grenier est une faveur qui se mérite. Prière de la pratiquer selon une chorégraphie dont il convient de respecter les figures.

D'abord, gravir en souple déhanché les échelons trop raides et bien trop espacés d'une échelle de bois.

S'y agripper comme à son partenaire de farandole et feindre de ne pas avoir senti que votre cavalier vous écrase les orteils l'écharde qui vous laboure le pouce.

Parvenir au dernier barreau, le souffle activé en rythme de salsa par l'effort et le trac.

S' arc-bouter en arabesque pour soulever la trappe de planches bistres qui résiste et qui geint.

greniercolor 0001Hésiter, juste un instant, avant de franchir d'un saut de chat souple et silencieux, l'entrée de ce lieu méconnu qui sent le vieux papier, les objets oubliés et les petits rats qui y trottent.

Cligner des yeux, pour ainsi mieux capter la gambille désordonnée de la poussière dérangée, dans la lumière falote d'une lucarne encrassée.

Enfin, poser un pied mesuré sur l'une des planches rugueuses. Aventurer le second sur la latte d'à côté, par sécurité toujours celle d'à côté, en vieillards taquins, les antiques planchers fragiles et boiteux, aiment nous voir cheminer en gavotte décalée.

Pirouetter en ondulante "marche lunaire" entre les guenilles gris poudré des toiles d'araignées. 

Redonner vie au cheval de bois cironné en folâtrant à ses côtés en cabrioles légères.

Saluer de quelques ronds de jambe une marquise au damassé fané.

Coiffer une sombre mantille et mimer un flamenco muet à l'éventail pourpre.

Faire se dandiner en java la nacre des boutons d'un vieil accordéon aux soufflets essoufflés. Bouche fermée, fredonner.

Swinger sous les baleines en marionnettes disloquées d'un riflard fatigué. Doucettement le refermer. Assez badiné, il doit se reposer. 

Prendre discrètement congé en une gracieuse pavane glissée, murmurer merci, je reviendrai! Avec précaution rabattre le trapon.

Se couler, agile somnambule éveillé, jusqu'en bas de l'échelle. Se jucher sur l'échelon le plus bas, l'étourdissant manège de la vie attendra.

En adage lent, s'accorder le temps de rêver aux objets du passé, le sourire béat, les coudes aux genoux, le menton au creux des paumes, dans les étoiles les yeux perdus... turlututu...

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Marie-tout-court chapitre IV

Publié le par François & Marie

Résumé: Les deux loupiots gambadent dans les prés et Marie-tout-court  s'adresse aux montbéliardes qui paissent nonchalamment dans les pâtures.

- C'est magique! tu causes vêch?

- Oui mon bon...c'est inné, assure Marie-modeste.

- Qu'esse tu leur as dit?

- Oh, tout simplement "salut lê vêchs, c'tu gaichon, y'ê m'n'êmi".

- O-i-oleu o-i-oleu o-i-oleu! s'essaie Charlie.

- Mouuuh! répond la vieille Rosette dérangée dans son broutage par cette petite voix pointue.

- Tcharlie! te causes vêch atou! Qu'esse tu lui as dit?

- Oh, tout simplement " J'suis bien content qu' Marie-tout-court soit mon amie" et elle a répondu "Mannnh, c'que t'en as d'la veine"!

Moumousse, un tantinet vexé d'avoir été évincé des dialogues, furète dans les traces de Mon-gris, le patte-pelue de mémé. Dans sa caboche, il y a comme une tracasserie...et si ce félin hypocrite avait changé de figure... Mousse n'a pas rêvé... hier soir, il a bien entendu le p'tit parigot qualifier le matou de "tigre courtaud ", d'un certain jardin de je n'sais quoi et de je n'sais où...

Le gardien de troupeau se sent la truffe enquêtrice. Il file éclaircir cette énigme, laissant derrière lui les deux zinzins qui se congratulent, mutuellement convaincus de leur dons en parler vache.bouse.jpg

- Eh Marie! dis, t'as vu, dans l'herbe y'a plein de bérets comme le mien...

- Hihi, voui! marche dedans du pied gauche et t'auras plein de bonheur!

- Ma-gique!

- Nan, cho-gne! (bouse!)

- Dis, Marie...les vaches... ta mémé elle en fait du civet ou du boudin?

- Hi hi, ses gamelles s'raient bien trop p'tites! Avec le bon lait des meuhs, ma mémé, elle fait d'la galette au cômeau, ("goumeau", tarte franc-comtoise au flan*) avec un quaton (une bonne dose!) d'beurre d'vaches, d'la crème d'vaches, et pis d'l'haut d'la fleur d'or en gé.

T'fê èn boun' pât' brisia. T'la laisse fèr' èn' ptchiote mèrienne. Pendant c'tu temps, t'fê tan c'mô: èn' Béchamel d'aveu in bon caton d'beûr', djeuais cullies d' fèrine qu'te laiches v'ni couleu neusille, t'vaich' la moitie d'èn' trappe d'laie, te turn, te turn ape te turn pou qu'ill sêt bin hoilouse, t'mets du bon mié ou bin du socre si t'es chire, ape trouais, quatre cullies d'eau de fleurs d'oranger. Te sô ta cais'roule du fu, ape t'caisses trouais bons us, ape djeux, trouais bons catons de c'ta boun'crém de tê vêchs, te turn, te turn, te turn.Te t'en n'y vas rêvouailli tan pâton, t'l'êtâles, t'le mets dins èn'tôle nouère, t'li faïs in grind trottouèr. Te vaich ton c'mô, t'rabats l'trottouèr, ape t'enforne. Quind y'ê-t-y queu? t'y vouais bin, la piô ê gonfia, neusille, ape y sent-y bon, t't'crairôt so lê nèrolis!

* Il faut une bonne pâte brisée-maison toute simplissime (100g de beurre (salé, c'est encore meilleur), 200g de farine), qui va reposer au frais pendant la préparation du goumeau: sorte de sauce Béchamel sucrée (40g de beurre, 40g de farine, 1/2l de lait 1/2 écrèmé (LDL oblige...) arômatisée à l'eau de fleurs d'oranger dans laquelle on ajoute, hors du feu deux ou trois oeufs (ouille! LDL...) et...une ou deux cuillères de crème crue épaisse (re-ouille! LDL...). Bien veiller à lui conserver son aspect rustique en rabattant un large "trottoir" de pâte sur le goumeau. Cuire th 200° C, vingt à trente minutes, jusqu'à ce que le dessus soit tout joufflu (au sortir du four il va s'affaisser en formant de belles vagues, couleur noisette) et que la maison embaume le bigaradier!

- Wouah...d'l'or en gé?  ça doit briiiller... bée le Charlie, c'est quoi?

Sourcils haussés, lippe dubitative, Marie-tout-court semble être prise de court...Levant jusqu'aux oreilles ses épaules caracotées de rouge, elle hésite.

- Pfou...J'sais pas, moi...C'que j'sais c'est qu'ça fait de l'essqui qui fait briller l'coeur et  l'bedon! C'est du bon miam, tu verras! 

Les deux investigateurs en recettes du terroir ne s'attardent pas en inutiles interrogations. Tandis que l'un s'aventure, genoux au vent dans les herbes folles d'un fossé, l'autre ré-arrime la barrette de sa décorative choupette à pois.

- Ouille, aïe, ouille, exprime sobrement le Charles-Edouard en s'extirpant du talus herbu. 

- Qu'est-c'qui t'arrive encore! interroge l'enchoupettée.

- Rien...c'est rien... Tiens Marie, voici pour toi "la plus belle chose", assure avec pompe l'explorateur des anti-boulingrins.

- Ahhh?...

- Voui, un saphir, affirme gravement Charlie- le -preux en brandissant la dodelinante bille bleue d'une scabieuse des champs, un tantinet malmenée.

- Ahhh!...

- Mère porte cette pierre azur, copie de la bague du roi Edouard le Confesseur, à qui on doit Westminster Abbaye, les soirs de réception bleu nuit.

-  Ah?... elle met une veste de mystère abeille...? Bouh, c'est compliqué, dis donc...

- Donne ta main, gigote pas! Voilà, je mets à ton doigt "la plus belle chose", c'est le p'tit nom du saphir. A présent, tu as le même que celui de Mère.

- Han...çui-là est bien plusse beau passe'que c'est un saphir des prés. Merci Charlie, t'es gentil...Bin tiens, moi j'te donne un n'escargot!

- Bouh...Ouille, ouille, ouille...ça pique...

- Bin, qu'est-ce t'as à ginguer comme ça? Un n'escargot ça poisse, ça bave mais ça pique pas...

- J'te dis qu'ça piiique...pis ça graaatte!

- Wouaouh, mon pôvre! tes g'noux sont écrevisses, oh pis tes mollets aussi, et pis tu cloques!

- Bouhh... j'veux pas cloooquer, j'veux pas mouriiir, pleurniche le dénicheur de saphir.

- J'sais pourquoi! pédagogise Marie -tout-court, t'as sautralé (sauté en piétinant) dans les zorties!

- Des z'orties cloqueuses? Y'en a pas au Jard...

- Ah, r'commence pas avec ton Jardin des Plantes, hein! Amène-toi vite dans l'jardin d'mémé, j'vas t'guérir!

- Y'a l'feuu dans mes g'nouux, se lamente le fraîchement libéré des protectrices robes longues.

- Couine pas, donne-moi la main, on court!

Ils déboulent en trombe dans les allées potagères où Marie arrache prestement des poignées de feuilles d'oseille. Elle en masse vigoureusement genoux et mollets urticariens d'un Charlie piaffeur,

- Brrr, c'est froiiid!... pouah... j'suis tout verdasse!

- Hihi...on dirait une r'noïlle (grenouille), mais t'es pas mort!

- ...Bin, nan! Pis...ça pique plus! T'es ma sauveuse!

Relire l'épisode 1 : cliquez ici

Relire l'épisode 2 : cliquez ici

Relire l'épisode 3 : cliquez ici

aller à l'épisode 5 :cliquez ici

Publié dans Histoire en Patois

Partager cet article
Repost0

Défi n° 87 "Créez vos propres signes du zodiaque" proposé par Lilou-Frédotte (Rêve d'écriture) pour "Les croqueurs de mots".

Publié le par François & Marie

"Créez vos propres signes du zodiaque".

.............................................................................................................................................

Mon premier est Alain Chapel (1937- 1990), grand chef cuisinier de Mionnay dans l'Ain.

Mon deuxième est un cocktail de seize signes du gastronomo-diaque. 

Mon tout est?...est?...est?

                      Ben... l'horoscope d'Alain Chapel-sixteen! (titre résultant de la cogitation de conserve (de petits pois) avec François...        

 mayo.jpgMayonnaise: évitez la valse, vous allez encore tourner...

peche-melba.jpgPêche Melba: restez pudique, gardez aussi le haut! 

marbre.jpgGâteau marbré: prudence! s'adonner aux régimes yo-yo peut provoquer des vergetures.

fromage-de-tete.jpgFromage de tête: relax! Vous avez tendance à trop intellectualiser.

tarte.jpgTarte aux pommes: vous êtes trop bonne, réagissez! ne vous laissez pas réduire en compote.

melon.jpgMelon: danger! vous prenez la grosse tête.

cafe-au-lait.jpgCafé au lait: que du bonheur! Le métissage vous va si bien...

risotto.jpgRisotto: belle semaine joviale et enjouée!

oignonOignon: vous faites pleurer votre entourage, et si vous mettiez un peu de rillettes et de risotto dans votre vie!

chichi.jpgChichi: vous en faites trop!

champagne.jpgChampagne: bullez en paix, personne ne vous le reprochera!

creme-copie-1.jpgCrème fleurette: ne vous en laissez pas conter.

boeuf-mode.jpgBoeuf mode: profitez... tant que vous êtes au goût du jour.

religieuse.jpgReligieuse: belle rencontre avec un St  Emilion.

pain-perdu.jpgPain perdu: ...et si vous commandiez un GPS au père Noël...

rhubarbe.jpgRhubarbe: on semble s'ennuyer fort dans votre quartier, réagissez!

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Foire de Longwy

Publié le par François & Marie

Vous et moi qui allons tous les ans faire bronzette à  Saint Trop' remarquons qu'en été sa population explose et qu'il devient de plus en plus malaisé de parquer sa Ferrari, ma chèère...

 Depuis 1383, selon les archives, Longwy sur le Doubs petit village jurassien de 600 âmes semble vouloir l'imiter (...pour la population, pas pour les voitures déguisées en coquelicots, ils en ont de vrais, eux!).

Chaque printemps et fin septembre, il prend prétexte de faire "la foire sur le pré" pour voir musarder durant deux jours 55000 badauds. Rien ne les arrête, ni la gadoue ni  l'eau jusqu'aux chevilles (le Doubs a ses caprices!), face aux étals de 850 exposants.

Vous qui cherchez un de ces monstrueux tracteurs ou un percolateur... Il y a!

Des bottes ou des crocs? Il y a!

Des falbalas ou des coutelas? Il y a!

Des matelas ou de la barbe à papa? Il y a!

Des lapins-nains ou des poulains? Il y a!

Des paillassons ou des saucissons? Il y a!

Des casseroles ou des chignoles? Il y a!

Des accordéoneux ou des drilles joyeux? Il y a!

Des biscuits ou un grand huit? Il y a!

L'Eugène? Il y était!

Le voilà qui rentre "un peu fatigué" ...(expression soufflée par François)grouik-copie-1.jpg

Zéphirin son voisin qui guettait son retour vient le chapitrer.

- Dis-m'don l'Ugén', tê neûrins tracmallant braman lê potches d'yeutê soues, t'èros point dê coups ubié d'y-e si bailli yeût' potchia?

(Dis donc l'Ugén', tes nourrains (ou nourrins: jeunes porcs qu'on engraisse) secouent furieusement les portes de leurs soues, t'aurais pas des fois oublié de leur donner leur pitance?) 

- ...Bin, j'me disot qu'y êtôt l'sambadi d'la fouèr d' Longwy...

(...Bin, j'me disais qu' c'était le samedi de la foire de Longwy...) 

- Ouais... l'sambadi...v'la ti point qu'an ê d'jà l'diminch' sê  figueur'te, graind couillon!

(Ouais...le samedi... figure-toi qu'on est déjà dimanche soir, grand corniaud!)

- ...Ah, bin...Te crê t'y?

(Ah, ben...tu crois...)

- J' crais que t'ê bin dêvêrgondaïe, à c'que j'vouais...T'crê p'tétr' qu'la fouêr ê èn' rêson pou qu'tê couchons migeint in je sû doux, ape qu'ê r'sembi-int à dê èrôtes*?

( Je crois que tu t'es bien dévergondé à c'que j'vois...Et tu crois p'têtre que la foire est une raison pour que tes cochons mangent un jour sur deux et ressemblent à des èrotes*?) 

- ...Bin, j'me disot... qu'y f'rôt pt'étre du brav' intrebâcoèné!

(...Ben, j'me disais...que ça f'rait p'têtre du bon entrelardé!)

.............................................................................................................................................. 

* Erote (ou arote): être (individu ou animal) malingre, chétif, voire un tantinet "crapoussin"!

   Erote signifie également "courtilière". La courtilière comme son nom l'indique sévit dans les jolis courtils; c'est un vilain pas beau gros insecte souterrain qui passe ses RTT, le méchant, à terroriser les petites salades et autres semis qu'il zigouille à tout va sans état d'âme.Arote2

 


Partager cet article
Repost0

Marie-Tout-Court chapitre III

Publié le par François & Marie

- T'es nigaud... J'vas t'dire un secret: en automne, y'a un jour qu'j'aime pas, tsé...C'est l' jour d' l'édredon rouge...                                                           

- C'est pourtant gentil un édredon rouge...

- Voui...l'édredon ça va...c'qui va moins c'est l'jour du cochon-boudin...Tsé l'cochon ça voudrait pas d'venir boudin...alors, quand y voit l' couteau grannnd comme ça, y couiiine, y couiiine mon pôv, tu peux pas savoir...alors pour plus l'entendre couiner, j'me fais peloton sous mon édredon rouge, j'me bouche les oreilles et je chante "à la claire fontaine", plus fort que l'cochon et pis des fois j'm'endors...quand j'me réveille le cochon est boudiné!

edredon-rouge-jpg

- Eh bin un jour, j'te tiendrai la main sous l'édredon rouge et on chantera ensemble, tu veux bien?

- Voui et pis après on mangera du boudin aux pommes, mumm, c'est bon!

- Y' a pas de boudin aux pommes au Jardin des plantes...

- Qu'est -ce tu crois, y'a pas tout à Paris. Fais gaffe où tu mets les pieds, ici y 'a des crottings d'pioules!

- ...Ben dis donc, tes cygnes  y sont bizarres...même pas blancs et tout p'tits-riquiquis, et pis ton lac...au Jardin des pl...

- Stooop, l'Parigot! te m'lasses d'aveu ton Cotchi dês piantes, ique an ê les pis din la vré de vré caim-pai-gne, direct! Mês cygnes y'ê dês câ-nâs, ape man lac y'è in gouillat pou s'gaugi. N'y v'là, y'ê à prendr' ou bin à laissi!

(Tu m'fatigues avec ton jardin des plantes, ici on est en direct les pieds dans la vraie de vraie campagne. Mon lac c'est une pôv'mare où on se mouille les pieds dans la boue et mes cygnes, des canards rustiques. Voilà, c'est à prendre ou à laisser!) 

- ...J'voulais pas t' fâcher Marie-tout-court, mais t'sé, j'suis un peu déboussolé, j'te f'rai dire... Nanny m'avait dit que le Jardin des Plantes c'était comme à la campagne... et pis y'm'faut polyglotter, c'est pas facile... Nurse veut que j' jase qu'en Anglais, ta mémé cause très patois et toi tu baraguouines du franchou-patoillard...

- Bin, t'as qu'à choisir, mon p'tit vieux!

- Y'est fait! y'ê tê que j'chouaisis, dear Marie-tout-court!

- Allez vins, dgenti bétassot, on va dire bonje ê vêch's!

Ils se carapatent, main dans la main. 

Jappements joyeux et langue en métronome mouillé, Moumousse les devance à la découverte de son troupeau. 

- Oïlle oïlle oïlle, iolde Marie.

Les paisibles comtoises immobilisent un mufle interloqué, aux pendouilles d'herbe grasse.

- Marie déraille, on ne oïlle pas en rosée du matin! disent leurs regards incrédules, on oïlle lorsque les pis sont tout joufflus et que le tilleul devient plus petit que son ombre...

Lire l'épisode 1: cliquez ici

Lire l'épisode 2 : cliquez ici

Lire l'épisode 4 : cliquez ici

 Lire l'épisode 5 :cliquez ici 

A suivre...


Publié dans Histoire en Patois

Partager cet article
Repost0

Défi n° 85 "Un chant d'encre", proposé par Voilier (Blog -heures) pour les Croqueurs de mots.

Publié le par François & Marie

Ecouter l'extrait intitulé "Intrigue" provenant de l'album "L'encre des voix secrètes", de Patricia Dallio. 

Ecrire ce que celà vous inspire.

..............................................................................................................

 

Déjà les clochent tintent. 

Wynona* gardienne sacrée du monstre métallique, s'empresse.

Fébrile elle soupire. Sa vie dépend de celle de la Terrae devoratrix*. 

Dès le lever du soleil et avant que s'évanouisse l'écho des clochettes, elle se doit de nourrir cette machine infernale.

robot

Malheur à elle si les "gloup-aoup" du robot ralentissent, s'affaiblissent...

Qu'elle les laisse s'évanouir, elle en mourra.

Devançant la cohorte, Wynona déroule de longues baches. La foule les foule et passe, indifférente...

En hâte, car le ciel s'assombrit, elle gratte, et gratte encore et encore la poussière du prélart*, ruminant son amertume. 

-  Maudit soit le jour du pacte qui m'a liée au cruel Belzébuth...

Elle l'entend encore énoncer froidement,

-  La bière à volonté et l'argent facile te tentent ma beauté? Ils seront à toi si tu me prêtes main-forte. J'asservirai les buveurs de bière repentis. Je hais ces traîtres! Chaque jour entre l'aube falote et l'aurore dorée, ils osent devant ma brasserie processionner en méprisante et silencieuse horde, agitant leurs clochettes. Je veux les étouffer de la poussière de leurs propres pas. Tu la ramasseras. Tu en nourriras le robot dévoreur de terre. Tu guetteras leur retour. Tu actionneras la mécanique satanique. Tu les noieras sans pitié dans le suffocant tourbillon de tes balayures. Tu les laisseras gémir et implorer le salut de ma bière Belzébuth*, ricana le Prince des Enfers. Mais... souviens-toi Wynona... ta vie s'arrêtera si tu affames le robot... souviens t'en Wynona...

Wynona s'en souvient alors qu'elle racle, racle la poussière et que s'éloignent les clochettes...

 ............................................................................................................

 

* Wynona: prénom germanique signifiant "gardienne sacrée".

* Terrae devoratrix: dévoreuse de terre (traduction en Latin "de cuisine"!) 

* Prélart: grosse toile imperméabilisée.

* "Bière Belzébuth, diablement envoûtante" dixit la pub!  





Partager cet article
Repost0

Marie-Tout-Court chapitre II

Publié le par François & Marie

- Sachez  Miss Nanny, que ma ferme n'est pas "sale", elle est "vivante", rectifie l'aieule, piquée au vif. Y'ê pas l'tout, vôs atou, vôs r'sembiê à èn' pôle d'leuxe, d'aveu c'ta balle biaude in bengaline bieusse-vierge-mêrie, constate -t-elle en se signant! (C'est pas l'tout, vous aussi ressemblez à une poule de luxe avec cette belle robe en bengaline, bleu vierge-Marie.) 

les-greusailles.jpg- What?

- N'enfili dan ce d'vantier ape c'tê sèbouts pou v'ni d'aveu mouais queudre lê grusalles. (Enfilez ce tablier et des sabots pour venir cueillir les groseilles avec moi.)

- But...I don't no...(Mais, je ne sais pas...) 

- Si vôs sétes point, vôs z'êrez qu'à n'êpparer! (Si vous savez pas, vous n'aurez qu'à apprendre!)

 NannySabot.jpgMarie-tout-court et Charles-Edouard complices n'ont pas ce genre de questionnement, ils caquètent au milieu des volatiles.

Charles-Edouard sursaute, 

- Ah!... un presque- loup...il...il m'a lapé le poplité!

- Hihihi! gros bêta, c'est mon Moumousse, mon gros toutou berger des vaches. T'sé, j'crois bien qu' t'es accepté, sinon il l'aurait croqué ton... pot plité... ?...Dis, Charlie...le pot plité... c'est que les garçons...euh... qu'en ont un... pot plité?

 - Mais non benête, t'en as deux toi aussi, tes jarr...Hey! tiny ostrich! comme au Jardin des plantes! So pretty!  ( Des petites autruches, si mignonnes!) 

- ...Bin chez nous on écrit ça "pucines écouvas", des poulettes cou-nu, quoi!... pas moumoussedes autruches! T'sé c'qu'on va faire? an va yeu z'y bailli yeut' pâtée d'trequi (maïs), petit petit petit!

- Petit petit petit... trequi... petit petit! Ouch, y'a une grande cou-nu toute rouge à l'air pas commode.

- T'inquiète! monseigneur le coq se vexe facilement s'il n'est pas servi le premier. Fais gaffe aux représailles, planque tes mollets!

- ...Finalement...ma robe longue...si j'avais su...Pouih...cette mangeaille, ça colle aux doigts!

- Bin tu les lêches! r'garde l'Moumousse, y s'régale.

- Slup! ...bin... l'trequi, c'est pas mauvais, dis donc!

- On t'f'ra des gaudes, c'est d'la pâtée d'trequi pour les humains.

- De la pâtée -pour- les- hu-mains? T'es sûre?

- Voui! T'sé c'est moyen bon, mais rigolo!  Avec ta cuillère tu plisses le d'sus de la bouillie et c'est magique, t'as dans ton écuelle d'la peau d'éléphant propre!

- Pourquoi t'as plein de poules?

- Pour faire les oeufs en omelette et les poulets en rôtis, pardi! Viens, j'te présente les clapiers.

- Hello, little sand fox!

- Où qu' t'as vu ça toi!  Y sont pas "sans force", j'te f'rai dire, rouspète Marie -tout- court agacée.

- "Sand fox", renard des sables...

- T'es bigleux, l'Charlie, c'est pas des r'nards, c'est des lépins, des lé-pins d'foin.

- R'garde, y marmonnent...qu'est ce qu'y disent?

- Y disent "c'est qui c'benêt qui nous prend pour des fennecs?..." Tiens, donne -leur des grugnots (plantain) mais pas d'trèfle hein, y d'viendraient baudruches.

- Pe-lu-ches, pas bau-druches.

- BAU-DRU-CHEU, j'te frai dire! l'traye lê fê gonquier qu'ment dê baudruches. (Le trèfle les fait gonfler comme des baudruches.) Tiens, tâte donc pour voir s'il y a encore de l'eau dans leur casserole; les lapinous, ça aime bien qu'on leur arrose la gargamelle!

 - Y'a presque plus d'eau... mais y'a plein de p'tites boules de cachous...

- Des cach...?...!Ah oui! Oui, oui, normal... c'est une race des lèpins à cachous, goûte!

- ...Moelleux! mais...à Paris, le cachou ça sent pas tout à fait ça...

- Re-normal, çui-là t'en trouveras pas dans la capitale, c'est du spécial, du vrai de vrai cachou-cambroussard! 

- ...Dis Marie... y'a un ogre ici? chuchote un Charlie inquiet. 

- Heu... un ogre?

- Chutt, moins fort! Vois...là haut...ses grands gants joufflus pendent à une ficelle... 

- Hihi, nan! détend-toi Tcharlie, c'est pas les moufles du loup-garou, c'est des peaux d' lapins bourrées de paille! Quand elles sont sèches, on les échange pour deux sous au marchand de piaux d'lépins, et pis les deux sous, c'est pour ma tirelire!

- Où qu'y sont les pôv lapinous sans manteaux...

- Dans l'civet de ma mémé! T'sé, quand j'aurai plein d'deux sous, j'irai t' voir à Paris! Allez, amène-toi, v'là mes nude boar! (sangliers nus)

- Ah des cochons!

- Ah bin quand même, un peu de French, pas trop tôt! Y'ê dê couchons tout bin proprets que f'ront du bon boudin.

- ...Des cochons qui boudent?

- T'es nigaud... J'vas t'dire un secret: en automne, y'a un jour qu'j'aime pas, tsé...C'est l' jour d' l'édredon rouge...

Lire l'épisode 1 : cliquez ici

Lire l'épisode 3 : cliquez ici
Lire l'épisode 4 : cliquez ici

 Lire l'épisode 5 :cliquez ici 

...à suivre


Publié dans Histoire en Patois

Partager cet article
Repost0

Marie-Tout-court ( chapitre I)

Publié le par François & Marie

Ils sont arrivés!

marie Tout court1Tard dans la soirée le train de la capitale les a débarqués en campagne franc-comtoise. 

Charles-Edouard, petit Parisien de six ans, sa Nanny-Nurse anglaise en escorte, ont investi la ferme de Marie-tout-court, six ans elle aussi.

Ce matin, ni le vigoureux salut au soleil des coqs alentour, ni l'Angélus de sept heures ne les ont éveillés. 

Marie brûle d'aller sérénader à la porte de son invité, elle piétine d'impatience.

Juste avant huit heures, on lui en accorde enfin la permission!

- Tcharlie titi tanti tireli, les tartines titi tireli sont servies, tireli titi!

La mémé s'empresse de régaler la tablée de chicorée au bon lait tout frais.

- ...No tea?...hasarde Nanny.

- Point d'ti! admet l'aieule, mâ dê reutchâs d'païn d'ménège, du bon mié ape du prou bon burre d'chu nôs! Y vaut bin vôt'aigue cheude daveu du foin sôtchi.

Pas de thé, mais des tartines de pain de ménage, du bon miel et du bon beurre de chez nous! ça vaut bien votre eau chaude au foin sec. 

La toilette a été vite expédiée. Voilà Charles-Edouard fin prêt à découvrir l'univers de Marie-tout-court.

 ...Heu...Fin prêt?...

- Mais qu'est-ce qu...? Hihihi! Ouh! M'enfin Tcharlie! qu'est-ce qu...? Hihihi! hoquète de rire Marie tout court, où qu'tu vas déguisé comme ça?

Charles-Edouard pétrifié, s'inspecte,

- Mais...je...c'est ma robe longue du mardi...je..., balbutie-t-il perplexe. 

- Yes it is! Tserge de laïne tchïnée yocre, with subtle êccents rïouilles and elegant boots assorted...( serge de laine chinée ocre, aux subtils accents rouille et élégantes bottines assorties...), confirme Nanny, it's no laughable Maïrie, s'offusque -t-elle face à cette impertinente.

- Vins d'aveu mouais man ptchiot, propose la mémé bon coeur, j'vâs t'gauner pou qu't'sais bin ése.

- Viens avec moi mon p'tit, j'vais t'habiller pour que tu sois à l'aise.

- Oh oui mémé, j'vas t'aider, on va l'faire tout beau! sautille de joie Marie entraînant un Tcharlie aux convictions tourneboulées.

Nanny tourne en ronds contrariés, ses fines bottines impriment sa réprobation sur la terre battue de la cuisine.

Elle s'interroge: était- ce une good idéa que de répondre à l'ïnvïtëcheün de ces cambroussards arrièrés  campagnards accueillants certes, mais qui snobent le tea delicious et la robe longue du Tuesday?...(... Ils sont charming et ne lésinent pas sur la largeur des tartines... lui souffle une petite voix intérieure.)

Soudain, Nurse's cogitations et piaffements de botillons cessent... le relooké paraît!

- Oh, my god! ...Tcharles -Ed... your knees...my god... your knees are naked, s'étrangle Nanny. 

- Ah mon dieu Tcharles-Ed...vos genoux sont dénudés... 

les-p-tiots.jpg

- Oui, Nanny, mes genoux res-pirent! exulte un Charles-Edouard radieusement affranchi de ses oripeaux, ma culotte est une vraie de vraie de grand niston, suspendue à des bretelles élas-tiques qui ... clac, clac! et une vraie de vraie chemise de p'tit gars, a dit la mémé, pas une liquette de fille,à smocks! et mes sabots Nanny! mes sa-bots à moi! en bois d'arbre comme ceux de Marie! Ils chantent, clic, clac, cloc! et mon superbe béret, Nanny, la mémé a dit - c'ta têtre ê pou tê man p'tchiot! (cette galette est pour toi), c'est mon bé-ret à moi! Victory, Nanny! la vie est belle!

- In Inglish Tchârles-Edouârd! Speack Inglish!... please! trépigne la pauvre nurse alors que les deux marmots rieurs s'envolent vers la basse-cour. - Don't mess up yourself Tcharl...! ("don't get dirty") (ne vous salissez pas!) essaie-t-elle encore, mais nul ne l'entend, hormis la mémé, 

- Sachez  Miss Nanny, que ma ferme n'est pas "sale", elle est "vivante", rectifie l'aieule, piquée au vif. Y'ê pas l'tout, vôs atou, vôs r'sembiê à èn' pôle d'leuxe, d'aveu c'ta balle biaude in bengaline bieusse-vierge-mêrie, constate -t-elle en se signant! (C'est pas l'tout, vous aussi ressemblez à une poule de luxe avec cette belle robe en bengaline, bleu vierge-Marie.)


Lire l'épisode 2 : cliquez ici

Lire l'épisode 3 : cliquez ici
Lire l'épisode 4 : cliquez ici

 Lire l'épisode 5 :cliquez ici 

...à suivre 

Publié dans Histoire en Patois

Partager cet article
Repost0

vacances

Publié le par François & Marie

carte-.jpg

Partager cet article
Repost0

Les meringues -

Publié le par François & Marie

Sec et sans écho un violent tonnerre a claqué dans la nuit.

Vitement levée l'aïeule au front soucieux, murmurant des prières, allume fébrilement le cierge de la Chandeleur censé protéger la demeure. 

Alertés, les traits tendus, les adultes de la maisonnée, vêtements de nuit enfouis à la hâte dans pantalons et tabliers, se sont rejoints dans la vaste cuisine.

Les hommes, père et fils, scrutent par la fenêtre entrebâillée  la nuit électrisée.

- An pôt point dir' qu' l'oraige sait vrément sû nôs, ê s'rôt pieutôt su l'darri, sû Lon d'Saunie, jôge le Lèïon.

On peut pas dire que l'orage soit tout à fait sur nous, il s'rait  plutôt sur l'arrière, sur Lons le Saunier, estime le Léon. 

- Y'ê c'tu cê bian-djâne din ç'nâ qu'mémeye, sou-qui-e le R'né.

- C'est ce blanc-jaune dans ce ciel noir qui m'inquiète, souffle le René. florence2AR2.jpg

Deux heures du matin. 

L'aïeule et sa bru restent figées en cette heure insolite dans cette cuisine où pourtant tout le jour elles s'activent. Elles sont aussi désorientées qu'en territoire étranger, encombrées par leurs bras inoccupés.

- Va - t'en dan vouair s'ill èrrive, chuchote la grand mère au René.

-  Va t'en donc voir si elle arrive, chuchote la grand mère au R'né.

Le fils dévale la cour. Vient à lui sur les cailloux de la route la lumière jaune d'une pile Wonder, qui tremblote au rythme précipité et hésitant de sabots affolés.

- La Laurince v'z'ayez point pô, y'ê mouais, l'R'né! J'vins vôs charchie, an vôs attindôt.

- La Laurence, n'ayez pas peur, c'est moi le René! Je viens vous chercher, on vous attendait. 

Il prend le bras de sa vieille voisine et la guide vers la maison  où les femmes se sentent enfin utiles. Assises droites sur leurs chaises, elles ont calé contre leur flanc les enfants aux frimousses chiffonnées de sommeil. 

Les petits sont plus intrigués par la bougie, qui fait papilloter les ombres de cette réunion nocturne incongrue, que par la colère du ciel. Le pépé- qui -sait- tout les a d'ailleurs rassurés - Le tonnerre? C'est St Pierre qui fait rouler ses barriques! 

- La Laurince, v'ni dan ique veu mouais, propose l'aïeule en tapotant sur la chaise paillée en retrait au coin de la grosse armoire.

La Laurence, v'nez donc ici, près de moi. 

Clac, clac, clac, les sabots noirs de la Laurence la propulsent en automate.

Comme en transes, une main crispée sur sa Wonder toujours allumée, l'autre main agrippée à un cabas de toile cirée noire, elle fait crisser sur le carrelage la chaise qu'elle tire un peu plus à l'abri du grand meuble.

C'est la place qu'elle a choisie chez ces voisins où elle sait qu'elle peut trouver asile, de jour comme de nuit, dès qu'un orage menace. 

- Y rêtaque dru!

- Ca résonne dur! 

Cette remarque du grand père fait se signer la Laurence, qui serre contre elle son précieux sac.

Finette la petite chienne berger couine. Elle s'est glissée sous l'armoire dès le premier coup de tonnerre. (Par gros temps le vaisselier ne craignait pas d'être dérobé! La Laurence se fondait dans l'un de ses montants et la Finette aplatie en surveillait jalousement les pieds.)

On se tait.

On espionne les fluctuations des borborygmes du ciel.

On attend que l'orage passe. 

On se tient prêt. Prêt à se défendre de la foudre redoutée, prêt à se précipiter pour libérer le bétail, les chevaux, la volaille, prêt à courir demander le secours des voisins et de la motopompe. 

Le grand père se souvient que la ferme a brûlé lorsqu'il était enfant. Depuis, on est vigilant...

Pour conjurer leur anxiété les hommes émettent des banalités.

- V'là qu'y pieut, j'â bin pô d'la grâle, l'ciê ê bin djâne sû l'r'varmont...

- V'là qu'y pleut, j'ai bien peur d'la grêle, l'ciel est bien jaune sur le Revermont... 

- Y'a b'sin d'pieuge mâ la grâle...y s'rôt déseûdge pou lê biés ape pou la m'nange à v'ni...

- On a b'soin de pluie, mais la grêle...ce s'rait un désastre pour les blés et les vendanges à venir... 

...............................

 

Il est presque quatre heures lorsque le danger s'éloigne.

Cette nuit là,  quelques grêlons sont tombés sur le département voisin.

La foudre n'a brûlé aucune ferme.

Le cierge a été rangé dans un papier de soie.

Les enfants se sont endormis confiants, les grands veillent!

La tournée générale de lait chaud au miel a été accueillie comme un baume sur une meurtrissure; même Finette revenue d'entre les pieds de l'armoire y a eu droit.

Le nectar rural a redonné vie à la Laurence -  L'sê qu'vint, èprés la futrie, vôs vindrez tou chu mouais pou trinquer d'av'in Muscat qu'bulle, à pej'vôs frê dè m'ringues!

- Demain soir, après avoir porté le lait à la fromagerie, vous viendrez tous chez moi pour trinquer au Muscat pétillant, et puis j'vous f'rai des meringues! 

La moustache du grand père a frémi, il dé-tes-te le muscat bulleux! 

Pourtant depuis des années, il se doit de fêter chaque fin d'orage chez une Laurence reconnaissante, en levant son verre muscaté...

Heureusement, sur les meringues ce gourmand pourra se rattraper! 

Publié dans Histoire en Patois

Partager cet article
Repost0