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defi croqueurs de mots

Défi n°67 "A la une" proposé par Enriqueta pour la communauté "Les Croqueurs de mots".

Publié le par François & Marie

Thème: "A la une".

"Ce matin comme tous les matins, je prends mon journal habituel,  je le déplie et je découvre avec surprise que mon portrait se trouve en première page."

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Le rendez-vous quotidien avec "FEUILLE DE CHOU" ma gazette préférée, requiert un  protocole adapté.

Revoyons-en les phases-clés. 

Primo, la déplier précautionneusement afin de ne pas la froisser (se méfier de sa  susceptibilité).

Deusio, s'y plonger avec prudence, sparadrap à portée de main (on n'est jamais trop prudent avec les coupures de journaux.)

Tercio, la déchiffrer (fâchée avec les chiffres, je vais la "démoter").

Quarto, l'éplucher finement (au couteau économe).

Quinto, la parcourir lentement (en vélo d'appartement).

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Feuille de chouComme tous les matins, je dépliais ma "FEUILLE DE CHOU" quand, soudain, douing!  surprise... mon geste se suspend. 

Mais... euh...là, en première page... en "une" ...on dirait...mon portrait! trait pour trait.

Non, non, non! c'est impossible.

Qui recherche la une? Celles qui traquent la notoriété. 

Non, non ! ce n'est pas moi. Bien trop réservée...

Qui tient à s'exhiber? Les charmantes, les hâlées, les parées. Ah ah ah ! Laissez moi rire, je ne suis pas de leur monde, moi la pâlichonne, la  quelconque.

Non non! ce n'est pas moi. 

Qui veut à la "une" plastronner? Celles qui ont commis des faits remarquables et remarqués. 

Mes seules prouesses sont celles d'être coupable d'un vide angoissant et responsable d'une  phobie au nom très compliqué.

Pfff...Vous trouvez ça gratifiant? Au point de me faire décrocher la lune de la une? 

Non! ce n'est pas moi.

Pourtant... 

Cette robe blanc cassé... j'ai la même je sais, mais...

Elle est à l'identique finement crantée sur les côtés, je sais, mais...

Elle a aussi col et ourlet piquetés mais...

Ce teint si pâle, je sais, c'est le mien, mais... 

Rhaaa! Et pas une ligne, pas un mot, rien.

Ah... si! là, au verso. En très, très gros,

"Suite à UN MOUVEMENT DE PROTESTATION concernant LE PRIX DE L'ENCRE devenu PROHIBITIF, une GREVE de la "UNE" a été votée à l'unanimité.

De ce fait, seules les pages intérieures sont imprimées, la "UNE" de "FEUILLE DE CHOU" est  SCIEMMENT une PAGE BLANCHE".

...Réflexion...

En y regardant de plus près, en l'examinant bien, en l'analysant...finalement...il se pourrait bien qu'à la "une" ce soit mon portrait, trait pour trait!

Mais, quelle étournelle je fais...  j'allais tout bonnement omettre d'égrener mon identité, Dame Du Saint Drome De La Page Blanche. 

Sobrement vôtre.  

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* Leucosélophobie (de la page blanche, c'est la phobie. Je vous souhaite d'en être tous à l'abri!).

* En zieutant bien la page de votre gazette, vous pourrez y repérer les éléments de ma robette! 

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Défi n°66 "Enlacez vos lacets sans vous lasser" proposé par Vert de Grisaille pour les croqueurs de mots

Publié le par François & Marie

Thème: "Enlacez vos lacets sans vous lasser".   

Partez d'un objet aussi anodin qu'un lacet, serpentez sur ses boucles et ses (in)sinuations et laissez-le créer le noeud complexe du moment. 

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basket.jpgLasso- le -lacet, sans se lasser

Pendu à un fil se prélassait.

Révolution planétaire,

Le fils dès le lever l'avait lavé,

Ce qui n'était pas arrivé

Depuis la dernière révolution planétaire

C'est à dire l'an passé! 

Lasso-le-lacet, en lacet tout propret 

Sur le fil oscillait

Et cillait en rêvant éveillé 

A cet oeillet qu'il lorgnait

Sis aux sixième pertuis,

A la cime de la basket de Louis.

Ce soupirant supputait en soupirant 

Qu'après un lacis de zags et de zigs

A vous tournicoter la boule,

A vous en bailler le tournis, 

Zigomas en fête lui, beau zig,

Parviendrait au faîte;

Au faîte de la languette.

De la languette de la basket.

Non, ce n'était pas une basse quête 

Que celle d'oser escompter l'ocelle bien-aimée;

Oh! celle qui le faisait rêver, 

Afin de l'enlacer et de l'entrelacer. 

Déjà il la zieutait, n'ayant d'yeux que pour la donzelle. 

S'il eût été possible que ses oeillades fussent ouies,

Oui, oui, on les eût ouies ululer

- Dieu, elle est belle à se damner! 

Damned! Las! C'était sans compter sur l'ami-l'ado

lacetSi las que, dès le saut du chevet, ce dandinant dadais 

N'achevait jamais à coup sûr la laçure des lacets.

Ce flemmard de cossard patenté 

Dédaignait du sommet les deux dernières trouées...

- Ouaille, trop d'la balle la ch'ville no esclav'! 

S'ébahissait ce godelureau ébaubi, 

L'oeil accablé qui, blouck,

La boucle bouclait 

Avant l'avant-dernière oeillère,

(Ach! Le benêt! le benêt! le benêt!) 

Interdisant ainsi à Lasso- le -lacet désespéré

L'accès si aspiré au tout dernier poquet-aimé...

En un hoquet dtrès gros sanglot

Voici, voilà comment se délita

L'idylle de Lasso-le- lacet...

(qui se vengea en un gadin délibéré dans la gadoue

D'où il sortit tout amochi, tout crado et tout mou.

 Na, bien fait pour lui Louis!)

                         

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Défi n°65- "De fil en aiguille" proposé par Tricotine, Capitaine de la Communauté "Les Croqueurs de mots".

Publié le par François & Marie

Prenez dans cet ordre: du fil, une ou des pelote(s), du tissu, des perles, du coton, un ou des bouton(s), un ou des (s), un patron, un peu d'imagination, un outil tranchant de votre choix et une ou des aiguille(s).

Vous écrirez un texte sous la forme qui vous plaira, qui n'a strictement rien à voir, de près ou de loin, avec la couture ou le tricot!

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Du coup de fil qui venait de le tirer du lit à deux heures du matin, Kakou n'avait retenu que l'essentiel "Urgence... Venir au plus vite."

Il inspira, expira à fond pour chasser cette impression de nerfs en pelote.

Le tissu de sa veste de pyjama en pilou lui collait à la peau.

D'infimes perles brumisaient son front, ses jambes étaient en coton.

Fébrilement il ferma sa porte et les boutons de son vieux trench cache-misère. 

Les dés étaient jetés. Quel cas d'école allait-il découvrir?

tranchant-effet-Il se remémora les situations délicates auxquelles il avait été confronté...

Son expérience lui servirait-elle dans cette urgence? 

Il fallait que ce soit du sérieux pour que le grand patron soi-même le réveille à l'aube.

Rapidement il fut sur place; le trajet avait été court dans la ville endormie.

Il se brossa méticuleusement les mains, revêtit la blouse et le masque, engouffra sa tignasse sous une charlotte élastiquée, chaussa les bottes immaculées.

Lorsqu'il entra dans la salle blanche, le silence le surprit,

Aucun chuintement mécanique, pas le moindre cliquetis.

Quelques silhouettes s'agitaient, le boss lui fit un signe de tête reconnaissant.

D'un rapide coup d'oeil il constata l'ampleur de la tâche, il y avait urgence en effet.

Un assistant empressé lui tendit l'objet tranchant.

Fiévreux et concentré, il s'en saisit. 

D'un geste sûr et précis, il coupa.

La masse libérée glissa mollement sur la balance,

L'aiguille s'affola, gigota, oscilla,

Puis... s'immobilisa sur 250,0001g !

Euréka! Kakou n'avait pas perdu la main.

Soulagé il brandit fièrement en signe de victoire son fil à couper le beurre.

Il venait d'extraire, à vue et avec une marge d'erreur infinitésimale, une fraction de l'énorme motte ivoirine.

Le grand chef se détendit, lui tapota l'épaule,

- Bravo Kakou Yard! ("cacouillard": surnom donné à un apprenti fromager-laitier en Franche-Comté). A toi l'insigne honneur de remplacer cette satané conditionneuse de plaques de beurre qui m'a laissé en rade; les piles de la cellule électro-optique* sont nases. Il t'en reste quelques cinq cents kilos à débiter en demi-livres d'ici neuf heures**. Courage mon gars, c'est bien toi le meilleur! 

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*    Ne cherchez pas à acquérir ce genre de modèle, il est classé irrévocablement obsolète.

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** En aparté, je vais vous livrer la fin de l'histoire.

Kakou découpa méticuleusement une dizaine de plaquettes sous l'oeil admiratif du grand patron. Dès que celui-ci eut tourné les talons, pas fou, il cessa cette tâche fastidieuse et attendit la "prise de quart" de ce bougre d'incompétent de la maintenance. 

Malgracieux, il lui intima l'ordre d'avouer où il cachait la réserve de piles.

L'incapable de service confessa qu'il était en rupture de stock.

Kakou  lui  fit du chantage conseilla d'aller dare-dare dérober à son fils (endormi) sa console de jeux (et ses piles) et de revenir plus dare-darement encore, en équiper la cellule en hypo-énergie, sinon ce serait à lui de jouer les trancheurs de plaquettes.

Rapter le doudou-fétiche d'un pré-ado ne posait aucun problème de conscience à Kakou. Il lui rendait même service en lui donnant ainsi l'occasion de passer plus de temps à réviser son prochain contrôle de maths. Il se demandait même s'il ne mériterait pas une médaille pour cette BA.

Dans la salle carrelée de blanc le train-train se réinstalla.

L'électro-optique optiqua à nouveau. 

Le mec de la maintenance rongea son frein en lançant à Kakou de venimeux regards.

Le reste de la nuit vit Kakou s'éclater sur  la console de jeux (rechargée sur le secteur,  précision pour les tatillons rigoureux).

Le boss lui attribua une prime très conséquente pour "Travail manuel nuiteux et éprouvant, effectué avec efficacité, célérité et conscience professionnelle remarquable". 

Le grand patron envisagea même d'instituer une médaille pour cette circonstance exceptionnelle.

Kakou décida de troquer ses blouses col Mao contre de plus appropriées à revers maxi, afin d'y épingler toutes les décorations qui ne tarderaient pas à lui échoir.

Il fit encadrer de matière plastifiée imitation vieil or et mettre sous verre sécurit son outil tranchant (qui est du plus bel effet sur le faux marbre de sa fausse cheminée).

Le gars de la maintenance réclama sa retraite anticipée. Son fils retrouva sa console mais s'ingénia à rester réfractaire aux mathématiques.

Ainsi va la vie ... 

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Défi n°64 proposé par "Dresseurs de pierres", pour la communauté "Les croqueurs de mots".

Publié le par François & Marie

En trois cents signes maximum et sans écrire le mot "bleu" dans aucune langue, faites-nous voir la vie en bleu.

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                      Froid et primaire, telle est ta réputation.

                      T'occulter ne restera pas sans répercussions.

                      Vous l'aurez voulu, ce sera le tohu bohu.

effets

L'arc en ciel se retrouvera tout maigrichon,

Gommée, de Monsieur Klein, la célèbre couleur, 

Nus les gendarmes, les footeux, les adeptes de salopettes,

Implosées les bouteilles de gaz, 

Eparpillées les étoiles de l'Europe,

Rétréci en bi le pavillon tricoloré,

Décousus les cols des ouvriers,

Evaporés les mers, les océans, les ciels d'été, 

Recalés les débutants, les cordons-cuisiniers,

Déplumés les martins-pêcheurs, les geais et puis aussi les paons,

Déboulonnés les panneaux autoroutiers, 

Interdites les obligations, obligées les interdictions...

Exit les contusions! (Ah,bien heureuse disparition!)

Muselés les mots.....qui ne se disent qu'avec les yeux. Quel dommage...

Heureusement dès lundi, fini le bizutage!

                       D'ici là, sans faillir, nous allons contourner l'interdiction. 

                       En sobriquets nous allons redorer ton blason,

                       Quel chari-vari dans les conversations!

En ami prévenant - Très chère prenez garde à ne point vous ébouillanter! Voyez d'un petit rond cyanosé le robinet d'eau froide est estampillé.

En accro à la mode - N'est-elle pas sublimement relookée en cobalt ma poubelle aux cartons?

En pingre - Que je t'offre des saphirs? A quoi bon, le gratis de tes beaux yeux améthyste te va si bien! 

En gourmet - Mumm, je vais céder à la tentation et reprendre une lichette de ce persillé caussois et aussi de ce penicillium glaucum auvergnat, pour finir mon croûton.    

En diva des arrangements floraux - Pour rester dans le ton d'un beau bouquet céleste, des pédicelles lilas, quelques sommités myosotis, de blanches violettes et des asters corindon.

En prolétaire en colère - Pâle sang azuréen, il n'y en a que pour les De méthylène, De Prusse ou De Majorelle!

En chorale déjantée - Approchez les lapis lazuli, topaze, éméraldine et autres céruléens, venez chanter avec nous -  "Baille-moi in-digo, deux digo, trois digo,doudouuu"!

                        Vivement lundi que l'on puisse à nouveau roucouler avec Rina Ketty (si,si!), la berceuse du rêve....(interdit!). 

 

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Défi n°63 "Invitation à un repas virtuel" proposé par Eglantine Nalge, pour "Les Croqueurs de mots".

Publié le par François & Marie

Invitation à un repas virtuel-

 

Dans mon verger, les "Croqueurs de mots" à un buffet sont conviés.

arrosageEn les attendant, j'ai juste semé de la graine de tréteaux, les hâtifs- costauds- pas bancals, puis arrosé et laissé pousser.

Il a suffit ensuite de les saupoudrer de semence de planches "les robustes-sans échardes" et de laisser venir à bien.

Et enfin de recouvrir le tout du lin brut des nappes. Paaarfait! 

Il était temps! Portant des paniers pleins, les conviés arrivent bien décidés à mêler mets et mots afin que chacun s'y retrouve bien à propos.

Servez-vous, approchez! Il y a de quoi tous vous contenter.

Les bretzels tournicotés pour les tourmentés.

Les farces savoureuses pour les blagueurs invétérés.

Les cornichons et les citrons pour les grognons.

Le kir chanoinesque pour les mécréants qui détestent la messe.

Les niniches au beurre salé pour les amateurs de mots pimentés-sucrés.

Les biscuits roses pour les moroses.

banquet

Les vols au vent pour les rêveurs... au regard absent. 

Les vins pétillants pour les auteurs pétulants.

Le brocciu, la coppa, le muscat de Frontignan pour les amoureux des accents.

L'absinthe pour les artistes gagas de Manet, de Degas.

Les rigolos questionneront leur voisin - ti punch ou ti punch pas?  

Les malchanceux, une fois n'est pas coutume auront du bol...plein de cidre.

Les lésés souvent plumés, se vengeront sur le pâté...d'alouette. 

Les bien-aimés savoureront un gratin chouchou.

Les timides oseront le munster, le maroilles, le roquefort et même le livarot.

Les faiseurs de belles lettres se pencheront sur  les mir-a-belles.

Les tristes se noieront dans la bière et les gais dans le muscadet.

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Jongleurs des mots, épicuriens, carpe diem! 

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Défi n° 62 "Tout le monde veut prendre sa place" proposé par Lilou-Frédotte pour la Communauté "Les croqueurs de mots".

Publié le par François & Marie

TOUT LE MONDE VEUT PRENDRE SA PLACE-

 Vous prenez la place d'un personnage ou d'un objet sur l'image. Vous racontez son histoire, ses émotions, ses impressions.

 

defi-62

Hier cet espace foisonnait de vie. 

Ce matin il est quasiment vide, figé.  

L'herbe, oui même l'herbe de la place, sous la terre s'est cachée...

Le banc a bien tenté de s'échapper vers l'arrière; il s'est creusé, creusé...

Mais ses deux pieds d'éléphant l'ont gardé prisonnier...

La poubelle, aussi vite qu'elle a pu a couru s'accoter au béton de la maison;

Rouille de trouille, elle observe, les yeux ronds. 

La bâtisse apeurée elle aussi, a juste pris le temps de planquer

En hauteur ses croisées, réduites à de petits pointillés... 

Bonz'un s'est aligné loin avec les réfugiés. 

Mains jointes il implore -  Du péril il faut me protéger,

En tronc d'arbre s'il le faut, je suis prêt à muer, pitié...

Dans le feuillage il tente de se fondre mais, va-t-il en réchapper?

En tongs et robe safran un fût a bien peu de crédibilité... 

Bonz'deux, angoissé, n'est pas là de son plein gré;

C'est cette maudite courte paille qui l'a désigné...

Il fixe la menace, tout en pupilles dilatées. 

Bouche ouverte, en apnée.

Le plat de sa main tente de rassurer,

Rien à faire, trapèzes tétanisés

Et deltoïdes bandés hurlent - Danger!

Les doigts de l'autre main sont crispés,

Agrippés au collier du tigre résigné.

Ce félidé rayé on l'a choisi; à le dresser on s'est même ingénié.

Il savait qu'à l'épreuve un jour il serait confronté.

Le moment est venu... Il lui faut assumer.

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Tout est tétanisé. D'où vient cette frayeur?

Une angoisse est palpable, une peur...

Où se terre l'éventuel agresseur?  

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Approchez! Oui, vous... plus près! 

De vous à moi...j'ai un secret à livrer: 

Je suis le seul responsable du danger,

Et du tintouin qu'il a suscité, 

Et m'en trouve bien amusé! 

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Pas sûr que vous m'ayez remarqué...

Mon tronc a l'air bien inoffensif pour un profane

Qui ignore que je suis un "douriane"*...

Et voilà l'énigme éventée!

Vous éventer, vous aèrer, croyez-moi vous aussi y courrez,

Lorsque de mes fruits vous découvrirez la fétidité. 

Mes "dourianes", des costaudes, plus de dix livres vont peser.

Banian2.JPG.jpg

D'énormes épines leur coque est caparaçonnée.

C'est leur odeur pestilentielle qui fait le plus parler d'elles: 

"Elles sont d'une puanteur socialement inacceptable". (... sic!)

"Interdites dans les lieux publics, même dans les bagages". (..sic!) 

"Leur odeur âcre et forte est proche de celle des égouts." (...sic!)

"Elle rappelle par sa putridité  alliacée,(... sic!) 

Les relents de vieilles chaussettes usagées". (si,si!..sic!)

Mais comme il en faut pour tous les goûts, 

"Les écureuils, les éléphants, les oran-outangs,

Les cochons et les tigres en sont friands" (...nan? si,si!)

C'est à leur ramassage qu'on a éduqué l'animal strié.

Il va mettre en paniers cette manne longtemps réservée

Aux seuls Empereurs de Chine. Ils étaient "envoûtés

Par ce plaisir parfumé" (... et re-sic !)

Mais ce genre de "gourmandise" doit se faire désirer;

Chaque décennie seulement, je donne à profusion

A ces moines de quoi gagner des picaillons.

En commerçant mes fruits, ils vont se faire du beurre,

Faisant leur l'adage: "l'argent n'a pas d'odeur!"

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  * Durian: arbre de l'Asie du sud-est (prononcer "douriane", ça m'arrange!)

  

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Défi n°61 "La valise" proposé par Lénaïg pour la communauté de Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Thème "la valise"-

 

Au fin fond des feuillages de mon arbre généalogique

Je me suis découvert une aïeule métissée  Arabo-Italienne,

 wahila (sac de blé...), valigia. 

Lointainement, (1856, pensez donc!) dans "Le" Bescherelle

Elle a fait parler d'elle. 

    Valise: s f - espèce de long sac de cuir, qui s'ouvre dans sa longueur, propre à être porté sur la croupe du cheval et dans lequel on met des hardes pour sa commodité.

Voyage

 

J'ai gardé d'elle quelques traits, à quelques détails près.

Les années m'ont rendue autonome.

Révolu le temps du doux balancement

Sur la croupe chevaline, confortablement tiède,

Aux effluves-crottin...

On a vissé sur mon dos une caractérielle poignée,

Qui s'escamote ou se pousse du col... à son gré!

Puis, après des années de cogitation,

On m'a boulonné deux paires de  roulettes, en arpions.

Pour l'heure, garée dans l'ombre d'un placard,

Je perçois la voix familière de ma globe-trotteuse attitrée

Qui alentour annonce, 

- Je vais faire ma valoche!

D'une poigne énergique elle saisit ma poignée.

Holà, ce poignet a l'air bien déterminé,

A l'horizon un voyage serait-il programmé? 

Moi qui dormotais flasque, je vais enfin gonfler!

Je connais le rituel, elle m'y a habituée.

J'emmènerai ma baroudeuse dans trois jours

Ou quatre, au plus tard. Pour l'instant, elle répète.

C'est un examen blanc! Elle va m'ouvrir grand,  

Face au placard aux habits. Elle a fait le tri,

Quatre piles qui, du voyage, ne feront pas partie:

En une, le trop chaud; en deux, le trop léger;

Trois, le trop habillé; la quatre (la plus dodue)

C'est la pile-déprime, celle des "c'qui n' lui va plus"...

chemises.jpg

Me voyant béer, elle se met à m'abecquer

De hardes indispensables! Pour magasiner,

Pour dormir, ou sur le sable se promener.

Il y en a aussi pour le "s'il pleut" en ville,

Le "s'il pleut avec vent" de suroît, de noroît .

Le "s'il fait chaud", chaud tempéré (son préféré),

Chaud caniculaire (son abhorré...), avec ou sans vent coulis.

Le "s'il vente" avec soleil ou sous une grande pluie.

Le "s'il fait gris: ardoise, anthracite ou souris".

Le "si le temps fraîchit en un après-midi."

Au secours! de hardes pour sa commodité,

Me voilà débordée, saturée et gavée!

Ma parole elle voudrait faire entrer Paris en bouteille!

Sapristi, à ses nippes elle tient!  Résultat, moi qui pensais

Partir seule en voyage avec elle, las! "Adieu la valise..."

("C'en est fait, tout est fini"), me voilà condamnée à cohabiter

Avec deux autres paquetages trop neufs et trop gonflés,

(Sainte Fermeture Eclair, veillez sur nos coutures!).

A-t-elle réalisé que par Dame Nature

De un + un = deux bras, elle a été dotée?

Alors pourquoi vouloir trois bagages joufflus adopter?

Sait-elle aussi qu'il lui faudra descendre puis monter,

Pour le quai "deux", trois raides volées d'escaliers.

A faire trois fois l'aller-retour se sait-elle condamnée,

Afin de convoyer ses triplées tour à tour

Abandonnant les unes puis l'autre sur le quai,

Sorte de Mère Poucet au dilemme confrontée.

N'osant solliciter l'aide des employés

" èsèn'céèfe" casquettés battant le pavé

Qui regardaient ailleurs lorsqu'ils la croisaient.

Exceptionnellement l'un des leurs, bien luné 

(viendrait-il par son chef d'être félicité? ou augmenté?) 

Bref, un normal, lui a proposé, 

- Ma p'tit'dame, j'vais vous aider! 

Reconnaissante, elle sourit - Merci, merci!

Mais grognotte en son for intérieur

- Merci pour la B A, mais p'tite dame... p'tite dame...

1m68 tout de même, hein!

- Y'a pas d'quoi! et nous dépose sous le tableau de composition

(souvent décomposé-inversé) de Maître TGV.

Prodige! La voiture "deux" stoppe bien où il faut!

- Une minutes d'arrêt!

En soixante secondes, "p'tite dame", énergique,

Dans le gros boa nous catapulte. .

Sur un lit de fakir, inconfortable, métallique et tout froid,

Elle nous coince et nous entasse, trio bien regroupé.

Puis sans un au revoir, elle investit la place vingt trois.

Dans le sens de la marche (bien aise!), siège isolé

(bien aise-bis!), climatisation en sommeil (bien aise- ter!),

Elle y feuillette des feuillets, y rêvasse éveillée,

Y dormote à moitié, y savoure chocolat à croquer.

- Terminus! Veillez bien à ne rien oublier.

Pour elle, dure réalité, elle doit nous assumer...

Résignée, elle nous propulse sur le quai, vlam, boum, splach.

Comme des sacs de blé! (hé, hé, certains n'ont pas suivi, je les ai repérés!)

Elle nous roulette jusqu'au pied du roulant (lui aussi) escalier,

En hâte et sans nous suivre, elle nous y projette, 

Nous abandonne à notre sort de bagages non accompagnés.

Pourtant elle ne peut nous renier, elle nous a bracelés,

Nommés et prénommés, comme l'a préconisé

En annonces suaves, au son d'un carillon,

Dame Simone Hérault, voix mélodieuse des gares.

Notre abandonneuse, en bas de l'escalier, figée, attend. 

Pour elle le temps se suspend. Elle le savoure avec chouchou,

Son précieux sac besace qui la tient par le cou.

Elle se donne l'illusion de voyager enfin léger!

Elle regarde amusée les autres qui se pressent

Accrochés à leurs bagages comme à une laisse...

Fi, elle n'est pas de ceux-là! Elle se délecte ravie,

Du luxe de deux mains vides au bout de ses bras ballants.

- S'il vous plaît le temps, encore cinq secondes de sursis...

Quatre, trois, deux, un... puis pose un pied, à regret

Sur cette marche qui va grimper, grimper, grimper

Et la déposer malgré elle près d'un trio de valises vautrées.

Qu'elle  feint de ne pas reconnaître,

.............................................perfide indifférence... 

Elle est près de  nous renier.

L'oeil suspicieux d'un vigile la rappelle à la réalité. 

Elle s'ébroue et sprinte, brandissant sa monnaie,

Quand faut y aller, faut y aller! 

Décidée, elle libère de ses chaînes le dernier europhage-chariot,

A la barbe d'un grand escogriffe, interloqué par son culot, 

- Priorité! Moi meûsieur, j'ai des triplés!

Fermement, elle nous tasse sur l'engin à roulettes,

Aussi ouaté que le lit du yogi,

Et, déterminée, nous drive vers la sortie. 

Finalement à bon port nous sommes arrivées.

...Il ne reste plus qu'à espérer que les pots

De confiture-maison qui farcissent ses chaussons 

N'auront pas explosé dans le feu des actions.

...Le retour?

Que croyez vous! Même scénario, mais à rebours... 

 

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Défi n°60- Lipogramme en "e", proposé par Julien pour la communauté "Les Croqueurs de mots".

Publié le par François & Marie

Fanchon's pot au lait -

 

PerretteFanchon sur l'occiput ayant un pot au lait,

à califourchon sur un mini polochon,

affirmait aboutir sans mal à Paris.

La souris allait à grands pas, cotillon court, poids mini, 

ayant mis aujourd'hui pour avoir l'air prompt,

jupon banal,  godillots plats.

Fanchon comptait dans sa raison

tout l'usufruit du lait,

utilisait son fric pour s'offrir cocos à foison pour trois couvaisons,

- Qui vont aboutir par maints soins actifs !

La nana cogitait - Chapons, coqs, canards grandiront autour du mas;

Goupil, bon gars, laissant bonis suffisants pour avoir un cochon,

( du son! voilà porc frugal satisfait.) 

Mi-gros à l'achat, il grossira, vaudra bons picaillons.

Puis il y aura sur champ, bovins bondissants.

Youpi!

L'air gai, Fanchon sauta: lait patatras!

Tchao bouvillon, mamma-bouvillon, cochon, poussins...

Tout fut à vau- l'aqua! 

Trottin l'air assombri, toisant son capital sur sol diffus

courut pour avoir du conjoint un pardon, 

risquant moult gnons...

 

L'anodin fabliau amusa, finit bouffon, qu'on bâptisa "pot au lait".

 

Ah... qui jamais n'affabula, sain ou fou sur palais castillan,

puis "a novo" chut au sol, aussi niais qu'auparavant...  

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Défi n° 59 "Les grandes vacances de votre enfance" proposé par Gill Bill

Publié le par François & Marie

destin

Thème: Les grandes vacances de votre enfance-

 

Début juillet, dans les années soixante, "tous les garçons et les filles" jubilent.

"Darla-Dirladada"! Youpi, "l'école est finie"!

Pour cause de grandes vacances, ils fêtent la fermeture de l'Institution dont la paternité a été accordée (bien à tort) à ce "sacré Charlemagne".

 A eux la liberté,"le ciel, le soleil et la mer"! 

Les vacances pour les filles, c'est du minaudage. Elles réclament - "Emmène-moi danser ce soir"... Puis se bousculent pour un petit morceau de miroir où elles rimelleront leurs yeux de "biche oh ma biche"...Chacune voulant être "la plus belle pour aller danser"!

Les vacances pour les garçons c'est se hâter d'aller reluquer "les filles du bord de mer", histoire de vérifier qu' "elles sont toutes belles, belles, belles" dans leur "itsi -bitsi-bitsi-petit-bikini"!

  Les vacances pour ces "âge tendre et tête de bois", c'est la boulimie des journées avec "les copains d'abord". 

C'est la fête foraine, où ils vont s'éclater sur la chenille et les autos-tamponneuses, s'écoeurer de barbe à papa, frimer au tir à la carabine, et... pas de veine, rater toutes les cibles! C'est y applaudir "l'homme orchestre" et peut-être y croiser un "marchand de bonheur"!

C'est le temps des pique-niques au bord de l'eau. C'est s'enivrer de soleil, de rires et de limonade, se gaver de saucisson en réclamant "les cornichons"! 

C'est l'excitation des virées en Vespa "pour une amourette" avec "Aline" qui a avoué à son bon ami - "Sacré Félicien", "j'ai la mémoire qui flanche", je suis à la recherche d' "un coin qui me rappelle" où on se disait "des mots bleus"...  

 C'est aussi la cueillette des groseilles pour en faire de la gelée en fredonnant "les enfants du Pirée".

 C'est mettre à fond le transistor à minuit pour twister et onduler un madison avec les Yé-Yé!

 Les vacances... ça se termine ...On pense -"Je ne regrrrette rien" et "c'est beau la vie"! On va vivre de "souvenirs, souvenirs"...

"Roméo" raccompagne "la petite Julie" sur le quai de la gare. Galant, il pousse le lourd "chariot" plein de bagages. Comme il la voit un peu nostalgique, il lui murmure "Daniela", Julie (oups! fais gaffe au prénom mon gars!), je vais sécher "sur ton visage une larme"...

Dans le brouhaha il lui crie -"Ne me quitte pas"!  

- "J'entends siffler le train" lui répond-elle! 

Elle sait qu'elle ne le reverra pas avant que "tombe la neige" et qu'il passera son "été indien" à rechercher des "belles, belles"...Certes, il lui écrira quelques lettres qui débuteront par - 

                                        "Jolie môme", 

         "Nous partirons ensemble" sur "la Costa Brava", nous y ferons "une longue marche", "cheveux fous et lèvres roses"...

 

Elle n'en croira pas un mot, déçue par sa "non demande en mariage". Puis un jour elle apprendra qu'il a épousé "Jeanne", une "Vénus callipyge"...

La petite Julie dépitée s'interrogera : "et maintenant que vais-je faire?"...

Elle attendra..."C'est en septembre", "le jour où la pluie viendra" qu'arrivera le temps "des feuilles mortes" et celui de ...la rentrée.

 

  Et maintenant...SLC- Salut Les Copains  Situez Les Chanteurs !

 Juliette Gréco. France Galles. Franck Alamo.Marcel Amont. Yves Montand. Dalida. Eddy Mitchel. Christophe. Les Compagnons de la chanson. Johnny Hallyday. Sylvie Vartan. Nino Ferrer. Edith Piaf. Lény Escudéro. Isabelle Aubret. Lucky Blondo. Françoise Hardy. Pétula Clarck.  Richard Anthony. Jacques Brel. Adamo. Joe Dassin. Michelle Torr. Claude François. Gilbert Bécaud. Jean Ferrat. Georges Brassens. François Deguelt. Sheila. Christophe. Jeanne Moreau.

 

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Défi n°58 "Alors ce week end à Paris..." proposé par M'Annette pour la communauté "Les croqueurs de mots."

Publié le par François & Marie

Assise sur le pas de la porte, Françoise questionne Marie - Alors ce week end à Paris, ça s'est bien passé?

                                    ..............................................

  - T v'là donc rev'nue ma bonne Marie-Katel, comment c'était ton véquande parisien?

- Un raz de marée ma brave Françoise-Elwyna! J'croyais qu'j'avais changé d'planète. Y'a un monde fou qui court et grouille de partout. Chez nous, même à la grand'foirede Rennes, on prend l'temps de s'saluer, de se r'filer des combines pour stopper la piéride du chou-fleur, de comparer le cours de la sardine et celui de l'autruche. Dans cette métropole, on s'croise en prenant bien garde de n'point se r'garder, on fend la foule, nez au vent, l'air antipathique, genre "défense d'approcher". Y semblent tous affairés et très préoccupés. Des fois même y causent tous seuls en faisant des gestes, ça fait un peu peur...Comme y font pas attention à toi,tu t'prends les portes battantes dans le nez. On te bouscule si tu marches au rythme du ressac tranquille. Eux, tu croirais qu'y sont en perpétuelle tempête, en gros temps, c'est exténuant.

Bretonnes2.jpg- Bin dis donc, c'est du sauvagisme... 

- T'entends plus un son breton, y causent un Français bizarre  -"Bonjour-an", oui-an !  Et pis, rien n'est "gratuit-an", faut avoir le porte-monnaie toujours bec ouvert, tu paies même pour faire du vélo! J'aurais bin dû amener l'mien, ça m'aurait évité de chercher un taxi à toit ouvrant pour y loger ma coiffe de gala. Dans le train des taupes, le métro qu'y disent, un sauvage s'est agrippé aux dentelles de ma tubulure, croyant s'accrocher à une barre verticale. 

- Aucun savoir-vivre... Et comment "ça" se nourrit c't'engeance?

- Pas question de t'régaler de galette saucisse, pas assez light qu'y disent, ni d'andouille, ça pue, qu'y disent! Y vont au fast-food manger avec les doigts un hachis à la sauce rose coincé entre deux éponges...Tu rêves d'une bolée de cidre ou d'un bon lait ribot, on t'apporte un coca en boîte de conserve! Un indigène du coin en voyant mon beau tablier brodé m'a confondue avec une serveuse, t'imagines! 

- Sacrilège! ...T'avais emporté des niniches?

- Encore heureux, plein mon cabas! Risquait pas que je les oublie! Mon péché mignon est d'en tremper une ou deux au beurre salé dans mon bol de café. Là-bas c'est le chimgomme qui remplace la niniche, va donc tremper cet élastique dans l'café... J'avais prévu un beau Kouign-amann maison en provision de route, ben, y n'aime pas sortir de sa province, y s'est r'trouvé tout brisuré... 

- Tu connais la devise "L'biscuit breton, même en miettes, c'est bin l'plus bon"!

- C'est bin vrai Françoise-Elwyna. Là bas le café est si amer que j'l'ai sucré avec tous les débris de mon gâteau au beurre frais de baratte. Pour compenser, j'ai fait une razzia sur leurs sucres enveloppés. Y n'ont pas supporté l'heure de pointe dans le métropolitain et ont explosé au fond de mon sac. Depuis, j'ai un cabas englué qui crisse de partout.

- Notre fleur de sel, elle crisse aussi, mais elle est bien de chez nous, elle...Et des dolmens? J'parierais qu'y a même pas d' dolmens par chez eux?

- Si fait, si fait! Y'en a un, bien haut et ils en sont fiers. Il est en roc métallique boulonné. Ils appellent ça une Tour... Eiffel je crois. Elle doit servir de phare, elle dégouline de clignotants à t'en donner le tournis.

- Mais, y'a pas la mer là-bas!

- Bernique! Y a qu'une grosse, mais vraiment grosse rivière bien sale, avec des mouches dans des bateaux, là, j'ai pas tout compris...

- Bien fait! Nous on a la mer de tous les côtés... Et pis, vont-y à la messe?

- P't'être bin, quand y z'ont mis dehors les troupeaux en bermuda, en clic-clac kodak, y peuvent p't'ètre causer en paix à Ceux d'en Haut. Y a plus de cent églises dans ce patelin, t'as l'choix pour les horaires! Y en a une, haut perchée qui ressemble à la pièce montée du mariage de la Solenn et de l'Erwann et pis une autre, graaande, avec une rosace tellement belle que c'était comme si j'avais vu une apparition...

- Y doivent être bin r'ligieux dans l'secteur...

-  Sûrement, hein...

- Font-y des Pardons, avec des binious?

- Ouais, j'crois bin. Pour le premier mai. Les commis de l'Etat de tous poils, les non commis et même les retraités sont très pieux et  font souvent des Pardons. Mais comme y'a pas d'binious, y z'appellent ça manif... Y s'attroupent, s'agitent, klaxonnent, trompettent et  beuglent dans des gros entonnoirs en agitant des draps peinturlurés. Et ça revient souvent! Y doivent avoir pas mal à se faire pardonner. 

- Bizarre quand même...Et pis, y'a -t-y des crêpes?

- Sûrement puisqu' y'a même un moulin de la Galette, y z'essaient d' nous faire concurrence. Y'a aussi un autre moulin, il est rouge, çui-là. J'l'ai pas visité, j'avais mal aux pieds, j'ai dormi pendant que l'Albin allait l'explorer avec le Grégor et le Jakez. Y sont rentés à l'aube, comme pour le dernier fest-noz...  

- Les moulins doivent fermer tard par là-bas...C'est bizarre cette vie là. On est mieux chez nous, tu crois pas Marie-Katel?

- Voui Françoise -Elwyna...

- Y t'resterait pas une niniche au fond de ton baluchon?

- Si, une rescapée que j'ai trimballée dans la capitale.

- ...

- T'aime pas?

- Elle sent la Grand'ville...et pis elle poisse de sucre écrasé.

- Viens on va s'en chercher qu'éques-unes toutes fraîches chez l'Héliaz.

- Hummmoui, Marie-Katel! Des qui sentent bon la sardine à la fleur de sel pour tremper dans l'chocolat chaud au chouchen!

- T'as raison Françoise-Elwyna, y connaissent pas c'qu'est bon dans leur Pandémonium...

-  Curieux que tu me parles de pandémonium, vaste sujet! Alors qu'Alban s'encanaillait, j'ai été conviée à une nocturne privée au Louvre pour considérer un détail du célèbre tableau "Le Pandémonium". Je l'ai choisi pour illustrer ma thèse " Le sublime exaspéré des Mondes perdus"...J'ai pris du retard, ma soutenance est dans un mois à Londres.                                 

-  Ce sera vite venu, mon amie doctorante. J'ai à faire également, hier j'ai décelé une anomalie lors du dernier fixing de 17h 35 du CAC 40. Mon MP3 m'a restitué des calculs de  moyenne pondérée assez alarmants. Il me faudra tirer ça au clair avant mon départ pour Tokyo. N'oublie pas que tu m'y accompagnes!

- Bien Madame l' Inspectrice des Finances, laisse-moi juste le temps de désensucrer mon cabas!

                                                                                     et bla, bla, bla, et bla...

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