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Défi n°271 proposé par Jeanne FADOSI pour les Croqueurs de mots

Publié le par François & Marie

LE TEMPS DES HORLOGES

 

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Ça la contrarie. Le temps file trop vite.
Des panneaux, des enseignes le dénoncent à chaque coin de rue. En fluorescent. C'en est presque malséant.
En hâte elle regagne sa maison. Dès l'entrée elle se libère prestement de sa détestable et pourtant nécessaire entrave : sa montre.

Cette montre, qui peut jouer les espiègles lorsqu'elle indique la demie de onze heures et que toutes les boutiques sont devenues sombres et vides derrière leurs rideaux baissés. Quel événement gravissime est-il coupable de cette désertion ?  Elle avait tout bonnement oublié le passage à l'heure d'été...
Elle se sent dépassée devant l'air étonné des habitués du numérique quand elle leur demande de tourner dans le sens des aiguilles d'une montre.
Paradoxal son rapport avec le temps qui passe : elle règle soigneusement tous les cadrans de son environnement... à la hausse.
D'une pichenette elle contraint la vieille horloge comtoise à prendre dix minutes d'avance. Cette centenaire en aura perdu cinq d'ici demain matin. Parfait.
Toutes ses pendules avancent de cinq minutes. Elle est satisfaite.
Le summum appartient à sa préférée juchée trop haut qui indique soixante dix minutes de bonus. L'heure d'hiver ne l'a pas encore atteinte !

Bien qu'elle voue aux chiffres une cabocharde antipathie elle les rend complices de sa manie d'être en avance sur le temps, d'être soulagée de ne pas être en retard, de vivre deux fois les mêmes cinq minutes grappillées sur le temps qui passe...
Qui a murmuré "névrose" ?

 

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Défi N°270 proposé par Anne

Publié le par François & Marie

Faire parler un objet qui raconte sa propre histoire

pendant un moment déterminé ou bien son quotidien.

Sur la plus haute étagère de la buanderie il fait calme et tiède.
Dame araignée quitte le centre de sa toile. À demi ankylosée elle déploie ses longues pattes grêles et s'écroule sur l'un des points d'ancrage de son arantèle.
- Je suis fourbue ! Aucune proie malgré des heures d'immobilité. De nos jours le moucheron se fait rare et le moustique méfiant. Ah ma grosse, j'envie ton immobilité et ta façon de vivre de l'air du temps.
- Euh... “ma grosse” ne m'enthousiasme pas vraiment...
- Oh pardon ! Je ne te savais pas susceptible !
- Je m'y perds. Ma "guide,“ celle dont je suis le ”valet", m'accuse toujours de ne pas être assez grosse... Certes, aux yeux d'une frêle araigne de quelques grammes, je passe pour imposante. Soyons lucides, on ne peut comparer une petite bestiole et un bagage.
- Quoi ! Un bagage ? Tu n'es pas une valise ?
- Valise est mon prénom, bagage mon nom. Il y a trois mois, lorsque tu m'as demandé la permission d'arrimer ta toile à ma poignée, nous n'étions pas assez intimes pour que je te dévoile mon identité totale.
- Tu as craint que je t'appelle “vagage” ricane la “petite bestiole” (qui en a gros sur la patate).
- Ou “ balise” ! Est-ce que j'ai une tête de bouée ?
Tandis qu'ils se défient en mots-valises, une lumière les éblouis.
Un claquement d'escabeau déployé leur cloue le bec.
- Ouille, ma guide ! murmure valise, elle va m'enlever, arracher un lambeau de ta toile, vite, planque-toi ! Désolée ...
- Ehhh... La sauvage me fait basculer à coups de manche à balai . SOS je tommmbe ! Je gis. Je geins.
Sourde, la diablesse agrippe une de mes roulettes et une poignée blette – ouilleux – et m'offense, je suis une grosse lourde. La seconde suivante elle me prend dans ses bras, j'en frémis de reconnaissance, elle va me câliner, je vais lui pardonner. Le bonheur...
Soumise, je deviens dolente.
Un cri de rage me dégrise : trois kilos cinq cents ! (Je ne l'avais pas vue monter sur la balance.)
Dédaigneuse elle me largue sur le parquet. Sans ménagements, m'ouvre en deux.
Plantée entre le contenant et l'hypothétique contenu empilé sur le lit, elle jauge.
Son oeil froid estime les volumes.

Le temps passe.
Je m’assoupie.
Soudain, le choc.
Elle me gave. Me fait avaler frénétiquement sa précieuse sélection.
Elle espère que je vais tout gober.
Je ne bronche pas.
Je m’alourdis, me distends.
Elle comble tous mes recoins, tasse et entasse, avec espoir…
Elle se redresse, pousse un soupir de satisfaction ; me referme, feint d’ignorer que je sature, au bord de l’indigestion.
Désespérée, elle m’écrase de tout son poids.
Je résiste, régurgitant le trop plein.
Au bord des larmes, elle s’affale à mes côtés, la tête entre les mains.
Le temps s’étire, pas moi !
Soudain, telle une furie, elle expulse mes entrailles.
Rageuse, elle tombe à genoux pour un ultime tri cornélien.
Déchirée, pourtant satisfaite, elle peut enfin me fermer le clapet !
Réconciliées, nous allons partir en vacances !

 

Défi N°270 proposé par Anne
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Défi n°269 proposé par Renée.

Publié le par François & Marie

Composer un acrostiche avec les mots pèlerins et snirelep

Pour s'évader il lui faut compter ses paS

En pensée, sur la route, l'absence donne le toN

Libre comme un air de flute, le ciel est son abrI

Envie de tout besoin de rien, sauf humer l'aiR

Respirer l'horizon, embrasser l'espacE

Illuminer l'esprit en cédant aux charmes du cieL

Nourrie du silence vibrant de belle campagnE

Sa quête est à construire, la sérénité son caP

 

Marie insiste pour dénoncer François qui a tenu à tout faire sur la page  : et l'acrostiche et le dessin !

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Défi n°268 mené par Jill Bill pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Gourmande, ce qu'elle préfère c'est le gâteau sous la cerise !
Oeufs brouillés. En tentant de les réconcilier, il s'en est bâfré...

Un repas est insipide s'il n'est accompagné d'un brin de folie tel que
Rhubarbe en tarte aux rutabagas frits. C'est inédit.
Manger pour vivre et non vivre pour manger, c'est ce qu'on lui a appris
Alors il a interprété;  pour vivre bien, il mange bon et bien,
Non, pas des navets, réservés au jour où passe un nanard au cinéma.
Dugléré `le Mozart de la cuisine` a dû conserver son nom peu invitant,
Il se prénommait Adolphe...
Saluons les
Epicuriens, ne les condamnons pas aux enfers.

 

Publié dans Défis

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Défi n°267 proposé par Domi "TEMPS DE CRISE"

Publié le par François & Marie

Créer un texte en 26 phrases : Chaque phrase devra utiliser un maximum de mots commençant par les lettres de l’alphabet de A à Z

Amora aboyait sur une abeille qui l'arnaquait.
Beau bichon bouclé, il biglait celle qui boulottait sa becquetance.
Comme ses clabaudages ne consternaient pas cette cabocharde, le cabot cessa son chahut.
Déconcerté, décontenancé, à deux doigts devant son nez il découvrait cette dérobeuse de dîner.
Elle était en particulier excitée par l'éclat d'un jaune d'oeuf.
Frénétiquement elle le farfouillait de sa flèche.
Gourmande elle se gobergeait en se goinfrant.
Hallucinée elle harcelait ce jaune qui la hameçonnait, pourtant
Il eut été impensable d'informer cet infatigable insecte qu'il inventait l'identité du jaune.
Jeune bichon jeta l'éponge,
Knock out !
Le laconique limier lorgnait sous ses paupières mi closes
Madame l'abeille qui de jaune maculait ses pattes.
"Non non non non !"
Osa l'otocyon (qui n'en était pas un !)
"Pense-tu précisément que c'est dans cette pagaille de jaune en panique
Que tu quêteras du pollen ?"
"Rhôô oui ! J'en récolterai même en rab ! Ce
Sénevé qui safrane ton souper est un signe que la crise de la moutarde a un sursaut positif."
"Tu te trompes ! Si tu avais un tant soit peu de tête, tu serais tombée d'accord avec moi :
Un jaune d'oeuf n'est pas une fleur de moutarde, c'est ubuesque, digne d'un ufologue !"
"Vraiment ? C'est pas une vacherie ? C'est vaudevillesque cette confusion..."
"Warf, warf conclut Amora, ni mon nom ni l'illusion de la fleur de moutarde ne résoudront la crise."
"Xylocope (abeille charpentière), voilà ma seule reconversion possible après une telle bévue."
"Youpi, je vais pouvoir me régaler d'oeuf dur au yuzu sans que tu viennes y toucher !"
Zinzin cette histoire ! Parviendra-t-elle à déverrouiller les zygomatiques ?

Défi n°267 proposé par Domi "TEMPS DE CRISE"
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Défi n°266 proposé par Durgalola pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Durgalola nous demande d'écrire un texte à partir de quelques lignes tirées du livre de Marie Gillet "Aussitôt que la vie."

" Je suis partie de bon matin. J'ai pris ma décision après avoir ouvert les volets et regardé le ciel lisse vaquant simplement à son occupation de l'aube ; laisser la place au jour. L'air était pur et calme. Il allait faire très beau. Rien ne s'opposerait à la lumière."

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" Je suis partie de bon matin. J'ai pris ma décision après avoir ouvert les volets et regardé le ciel lisse vaquant simplement à son occupation de l'aube ; laisser la place au jour. L'air était pur et calme. Il allait faire très beau. Rien ne s'opposerait à la lumière."
Dans mon sac à dos j'ai glissé quelques noix, une poignée d'amandes, des raisins secs et
une bonne réserve d'eau - importante l'eau.
Hélianthe à demi éveillé s'est un peu contracté en découvrant que des pans de nuit s'accrochaient encore au manteau de l'aube.
J'ai mis le cap sur la montagne Sainte Victoire. Je ne visais pas le sommet, il pouvait attendre.
J'ai traversé des étendues de coquelicots qui ont teinté mes joues du rose de l'aurore.
Les champs de lavande à perte de vue ont embaumé ma randonnée. Hélianthe baissait la tête. Sans doute pensait-il que toutes ces couleurs lui gâchaient le teint.
Nous avons partagé l'eau de ma gourde.
J'ai traversé des champs d'amandiers silencieux. Les cigales somnolaient encore.
De vieux oliviers m'ont jeté un vague regard indifférent. En revanche mon compagnon taciturne a semblé les décontenancer.
Par le Sentier des Vignerons nous avons longé des vignes à perte de vue. Elles nous ont ignorés, trop occupées à peaufiner les arômes de leurs futurs rosés.
J'ai entrepris la montée de Sainte Victoire avec mon acolyte.
J'étais contente de moi. J'avais bien calculé le temps prévu. Nous parviendrions au lac avant le début du chant des cigales.
La roche calcaire griffait mes Pataugas. Un bâton bienvenu permit d'avaler la pente assez rude plus vite que prévu ; et là ce fut un saisissement à chaque fois renouvelé.
Le lac !
Le lac était là.
Devant nous il étendait son immense nappe émeraude belle à en couper le souffle.
J'ai respiré profondément. Un long temps.
Nous nous sommes désaltérés.
Mon coeur qui avait retrouvé son rythme de croisière s'est à nouveau précipité.
Le soleil !
Le soleil objet de tous mes espoirs est apparu en majesté.
Il était au rendez-vous, astre éblouissant juste au dessus du Pic des Mouches, point culminant de Sainte Victoire.
Je savais que la lumière serait belle.
Pourtant j'ai éprouvé un instant de doute ; et si ça ne fonctionnait pas ?...
En automate j'ai ouvert ma besace ventrale.
Délicatement j'en ai extrait Hélianthe.
Je connaissais parfaitement le cérémonial à respecter.
Comme dans un rêve je l'ai placé au bord de l'abîme, dos tourné au soleil.
Hélianthe, face à moi ne bronchait pas. Avait-il peur ? Je l'ignorais.
J'ai douté; avais-je choisi la solution la plus sage ?
Les cigales se sont mises à jouer des cymbales ; preuve évidente que l'astre lumineux réchauffait enfin la terre.
C'était l'instant décisif.
J'avais le trac.
Les rayons du soleil atteignirent l'eau du lac dans un éblouissement doré.
Je ne pouvais plus revenir en arrière, c'était maintenant ou jamais.
Je fixai Hélianthe avec force.
L'intensité de mon regard le fit frémir, lui donna de l'audace ; lentement... oh tellement lentement... Hélianthe tourna la tête vers la lumière !

De joie mon cœur s'est emballé ! J'ai failli renverser le pot de terre cuite où croît Hélianthe, mon tournesol !
Lui qui n'avait jamais osé regarder le soleil en face venait enfin de guérir !


 

Publié dans Défis

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Défi n°265 proposé par Josette pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Josette nous propose  d’écrire une petite histoire en utilisant les mots suivants :

dans leur sens masculin et féminin : Carpe, Faune, Greffe,

 et aussi d’intégrer : Dauphin et DauphineLézard et Lézarde

Loup et Loupe (et plus si affinité)!

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La pluie a transformé les nids de poules du chemin en mares boueuses.
À petite vitesse la Dauphine bleu layette de Célestin-Victor les affronte et en évite une sur trois.- Aie Aie... Ach ! Les freins à disques vont encore me faire une bronchite... (le point faible de ces sortes de chars !)
Célestin-Victor maintient son attelage de main de violoniste au carpe virtuose.
Le nez collé au pare-brise il s'efforce de prédire l'aiguillage des prochaines flaques maléfiques. Surgiront-elles à droite ou bien vont-elles sourdre à gauche ?
Sa concentration, ses cogitations nébuleuses et les
zigzags imposés lui donnent un air de faune hirsute aux yeux exorbités.
On eût pu le confondre aussi avec un loup cruel, en imaginant que la faune vernaculaire en comptât.

- Nom d'un p'tit bonhomme en sucre... Ce sacré Darius a encore bâclé son travail maugrée-t-il mi-agacé mi-affectueux, cette route fait pourtant partie de son canton de cantonnier ; quel filou... S'est-il endormi dans sa brouette en faisant le lézard au soleil ou alors s'est-il adonné à sa passion : la greffe de végétaux improbables tels que cerisier sauvage et fraise des bois ! Ce Darius est poète sans le savoir. Ça va les enfants ?
- Euh... oui, oncle Célestin-Victor murmurent Joseph-Noël et Noël-Joseph ( jumeaux nés à Pâques il y a douze ans.)
- Euh... Ton "ciel de toit" est ... assommant... oncle Célestin-Victor...
- Euh oui... chaque secousse nous fait sauter au plafond et on a presque mal au coeur... oncle Céles...
Terminée la bronchite des quatre freins à disque !
C'est instantané.

Dauphine pile au milieu d'une flaque. Son bleu naïf éclaboussé de marronnasse forme un incongru camaïeu avec l'eau croupie.
Célestin-Victor bouillonne...
- DEHORS les Noël ! INTERDICTION ABSOLUE de débagouler sur MON skaï tout neuf, nom de nom !
Le courroux lézarde sa voix.
Il lui faut se calmer. Être dauphin du président du tribunal et intervenir au greffe en son nom,  exige une élocution et un ton de voix plus que parfaits.
Célestin-Victor, navré, examine à la loupe la carrosserie de son bijou automobile.
Il regrette de ne point avoir ses pinces à vélo, il est en train de gâter ses chaussettes blanches... Pourvu que ses bretelles ne lui fassent pas faux bond, sinon son pantalon golf sera ruiné lui aussi.
- Où êtes-vous passés les Joseph ?

- Chutttt ! crient les Noël.
Célestin les trouve à plat ventre au bord de l'étang. Ils sont fascinés par les bouches béantes et roses de poissons à barbillons. Elles effleurent l'eau vaseuse en attente de pitance tombée du ciel.
Célestin-Victor les rejoint silencieusement.
Ensemble, sans bruit, ils se réjouissent des glop-glop de ces goulots avaleurs d'insectes.
Ils les épient avec intérêt et font des paris silencieux : lequel d'entre eux gobera le plus d'insectes.
La leçon de sciences au naturel se termine lorsque les poissons repus se laissent glisser dans la vase fraîche, où ils dormiront jusqu'à la prochaine fringale.
- Glop glop ! Le spectacle est terminé les garçons soupire Célestin-Victor.
De concert ils prolongent cet agréable moment, allongés sur le dos, au ras des joncs.
- D'après vous, qui sont ces poissons qui glopent ? questionne Célestin-Victor.
- Je crois qu'on sait, répondent les neveux, on a vu des carpes !
- Gagné ! approuve oncle Célestin, comment avez-vous deviné ?
Les jumeaux s'épanchent.

- Hier on t'a dit que le prof de sport nous avait traités de haut.
- On pensait qu'il nous prenait pour des guignols...
- Il a dit : eh les jumeaux, réveillez-vous !
- Il râlait : le ballon est passé entre vos pieds !

- Il ronchonnait : vous l'avez laissé filer, c'est l'adversaire qui l'a récupéré...
- Il a terminé par : bougez-vous au lieu de bailler comme des carpes.
- On n'avait jamais vu de carpes...
- On ignorait que ces poissons inconnus baillassent
.
- Eh eh... En te regardant de plus près No-Jo, tu as bien un profil de carpe.
- Je vais t'arracher les barbillons Jo-No !

Ils se torgniolent, se défoulent, se tirent les tifs, mettent de joyeuses bourrades à oncle Célestin-Victor, lui disent merci tonton Célestoche pour les glob-glob !


 

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Défi n°264 proposé par Zaza-Rambette pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

" Ah oui, je me souviens..."
Zaza-Rambette demande de parler de notre matière préférée à l'école.
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- Ah oui, je me souviens... à l'école j'étais fan de dessin, de sciences nat' et de Français.
Crayon tendu à bout de bras et oeil droit à demi fermé j'ai jaugé les proportions de pots en étain raides et austères, de familles rondelettes de pots de fleurs sans fleurs, des tulipes sans vase et de vases sans tulipes !
Le jour où le prof a emprunté le croquis des cinq doigts de ma main gauche, semi recroquevillés, phalanges comptabilisées, ombres bien venues et tout le tralala, j'ai ressenti une petite gloriole face aux copains puis une frustration : "l'oeuvre" ne m'a jamais été restituée... La savoir sans aucun doute accrochée, à vie, dans un musée des Arts décoratifs a adouci ce mélancolique souvenir.
En Sciences nat' mon crayon (et la gomme qui trouait parfois le papier) avaient le béguin pour les vrilles d'un plan de petits pois et pour le squelette d'une patte de lapin. Énigme à ce jour irrésolue !
En Français, j'ai eu des “bas ”- Marie, l'étourdie, il te faudrait sans doute mille et deux nuits pour que tu daignes mettre un “s” à mille et une nuit(s) ? - la honte face à la classe qui te semble multipliée par deux.
Des “hauts” qui réjouissent, le jour où le prof lit ta rédac devant tous les autres, légèrement ébahis (et sans doute vibrants de rivalité intérieure, inexprimable ouvertement face au maître dans les années soixante...), tu essaies de ne pas rougir pourtant tu rosis de satisfaction.
L'intitulé de cette rédaction "Le jardin à la fin de l'automne" me convenait à merveille, je n'avais eu qu'à pousser le portillon du potager familial pour commettre un plagiat. Tout y était, il n'y avait qu'à se servir !
J'ai copié l'allure avachie des poireaux, la décrépitude des fleurs de chrysanthèmes pourrissants.
J'ai piraté l'épeire diadème – reconnaissable à la croix blanche sur son dos – qui dormait au centre de sa toile immense (on m'avait appris à respecter cette impressionnante araignée qui nous débarrassait des insectes indésirables).
J'ai recopié les roses fanées qui viraient gratte-culs ; j'avais même eu la hardiesse de les nommer cynorhodons. La classe en avait les yeux ronds !
Ah oui, je me souviens...

 

 
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Défi n°263 proposé par Jazzy pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

Jazzy nous propose de rédiger un texte en insérant des mots

qui portent au singulier une marque du pluriel s ou x , sur le thème de votre choix,

Défi n°263 proposé par Jazzy pour Les Croqueurs de Mots

- À ce soooir mes chouchous, soyez saaages !
Les chouchous c'est nous, Lilas l'orchidée et Velours le chat.
Elle c'est notre Humaine. Entre nous, on l'appelle ananas (ah, nana !)
Ses escarpins pivotent en compas sur le tapis; de sa bouche en cul de poule elle distribue des smacks nord-sud, est-ouest, muah muha muah muah pour qui en voudra, saisit son petit cabas sur le  marbre cervelas de la commode et quitte le logis (qui n'a rien d'un taudis !)
Depuis un mois, sans remords, ananas n'accorde qu'un laps de temps réduit au repas de midi.
Elle grignote comme une souris : un radis, une noix ou deux, une demi cuillerée de clafoutis.
Elle qui adorait pizzater à l'anchois et tenir au chaud le ris de veau sous une avalanche de sauce au riz, c'est fini !
Terminés les matins de gueule de bois, l'eau du puits a détrôné le Château "de la belle" Margaux !
Psitt ! Notre Humaine a un secret, elle s'est inscrite à un audacieux concours " La morphologie du tournevis" qui impose quelques rondeurs en haut et en guise de jambes, des pattes de mouche du semis (ravageuse de plantes potagères).
Au secours ! L'orchidée Lilas et Velours le chat sont sidérés. Leur Humaine leur cause bien du tracas. Si elle continue sur cet acquis, un jour viendra où ananas pourra passer par le chas d'une aiguille !
Ils se précipitent vers le châssis de la fenêtre pour la zieuter dans sa jolie robe à pois. Telle qu'elle était, elle leur plaisait. Quel dommage de la voir un jour transformée en vulgaire tournevis tutoyeur de cambouis...
La sentence est pour ce soir...
Ananas file en biais, zigzague entre un houx hirsute et débraillé - qu'elle honore d'un affectueux "salut le gribouillis !" - et un buis rigoureux, taillé en austère pyramide, fier comme un sphinx qui sent le pipi de chat. Elle snobe cet artificieux édifice.
D'un pas léger, elle court jusqu'à l'arrêt d'autobus.
L'attend patiemment. Il arrive. Elle le toise avec mépris et court à ses côtés tout au long de son parcours. Par ce biais, la fine mouche perd du poids - la quête du succès est à ce prix.
Lilas et Velours impuissants sont du même avis, en attendant le retour à la maison et à la raison de leur Humaine, ils vont piquer un bon somme.
Un bruit de clé les fait tomber des bras de Morphée. Ananas en larmes vient de rentrer, elle renifle, hoquette, en s'empiffrant de viennoiseries.
- Chnif mes chlouchlous... M'ont exchpulchée du concourstournevich, trop maigre, chnif trop d'ochs, qu'i j'ont dit, bouh...
Les chlouchlous accourent.
Velours lui ronronne des mamours, Lilas embaume. Ananas s'endort bercée par ses chouchous qui, en douce, jubilent !


 

Publié dans Défis

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Défi n°262 proposé par Laura Vanel Coytte pour les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

"L'Europe comme identité"

Siècle VII avant JC.
Entrons en Phénicie – le Proche-Orient actuel – face à l'île de Chypre et
perdons-nous dans le labyrinthe de la mythologie grecque.
Sur cette côte méditerranéenne, une ville Tyr.
Agénor en est le roi.

Le roi prend pour épouse Téléphassa.
Leur descendance ? Des fils, Phénix, Cadmos, Cilix, Thassos et une fille, Europe ; nous allons l'approcher de plus près.
Europe, jeune fille rieuse et insouciante, gambade sur la plage en compagnie d'amies proches et choisies.
Dans les dunes gaiement s'égaille ce bouquet de jeunes filles qui cueillent des bouquets.
Elles rient, dansent, jouent de leurs voiles légers, rivalisent en brassées de narcisses, hyacinthes, violettes et s'enivrent de tous ces parfums mêlés.
Elles ignorent que Zeus, dieu de l'Olympe les observe.
Il a jeté son dévolu sur Europe. Sa beauté l'a conquis. Il lui faut impérativement l'approcher.
Comment s'y prendre sans l'effrayer ?
Comment leurrer Héra, son épouse immensément jalouse ?
Il se métamorphose en taureau – non pas ce genre de taureau frustre et rustre qui s'échine dans les champs – un taureau blanc, de petite taille et bien policé.
L'air indifférent, broutant ça et là quelque brins de serpolet il progresse lentement en direction des jeunes filles amusées et vaguement effrayées.
Délicatement il dérobe un narcisse dans le bouquet d'Europe.
Elle ne s'enfuit pas.
Lorsqu'il se couche à ses pieds elle le regarde tétanisée.

Elle ne s'enfuit pas.
Fascinée, longtemps elle l'observe.
D'abord statufiée, Europe s'enhardit et lui caresse la tête.
Paisible, petit taureau blanc apprécie, en redemande, toujours aussi placide.
Aussitôt l'atmosphère s'allège, les sourires reviennent, le petit taureau blanc est admis dans le clan des jeunes filles aux fleurs.
Les nymphes osent encercler d'une couronne fleurie le parfait croissant de ses cornes.
Il semble approuver. Europe mise en confiance s'assied sur son dos.
D'un bond le taureau blanc se redresse, galope vers les vagues, emporte Europe effrayée qui demande de l'aide.
Sur la rive ses amies affolées courent en tous sens, crient, sanglotent de rage.
Impuissantes, elles viennent d'assister à l'enlèvement d'Europe...
Le taureau blanc semble voler au-dessus des flots, Europe n'a plus peur, elle vogue agrippée aux cornes parées, comme à un gouvernail.
Elle déploie ses voiles qui s'enflent et allègent l'effort de sa monture.
Ils voguent... Ils voguent... Jusqu'en Crète.

À Tyr, la vie bascula, Europe venait d'être enlevée à sa famille...
Agénor garda Phénix à ses côtés et envoya ses autres fils à la recherche de leur soeur.
Il leur interdit de revenir à Tyr sans Europe.
Cadmos, Cilix, Thassos, accompagnés de leur mère cherchèrent longtemps Europe, sans succès.
Téléphassa en mourut de chagrin.
Leur mission n'ayant pas abouti, ses fils n'osèrent rentrer à Tyr sans Europe.
Cilix fonda la Cilicie, Thassos les îles de Thrace et Cadmos s'établit en Grèce.

Europe devint reine de Crète.
Trois fils naquirent de son union avec Zeus, Minos, Sarpédon et Rhadamante - encore des prénoms "à coucher dehors avec un ticket d'logement" - aurait conclu ma mémé.

L'Europe porte le nom de la princesse ( ce qui la différencie des terres d'Asie.
)

PS : Merci à Wiki !

 

Publié dans Défis

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