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Défi n° 186 " la tête ailleurs " proposé par Lénaïg pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Pour LA TÊTE AILLEURS, Lénaïg propose  " Un bien bizarre animal ! Une fantaisie que permet le joyeux bestiaire universel du Professeur Revillod ".

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Le village est en émoi : le plombier vient d'enlever la femme du garagiste.

Ils se sont envolés. Loin.

D'après les commérages de la belle-sœur de la vendeuse de tourisme de l'agence de voyages, ils farnienteraient (dixit le dépliant en couleurs) dans une île paradisiaque (lire : à dix minutes de la pollution d'une mégapole-hyperville), sous des palmiers (lire : sous des tremplins de dégringolades inopinées d'énormes noix mal ficelées), sur un sable blanc (lire : blanc de peur depuis que rôdent des requins), sous un ciel azur  (lire, en lettres minuscules : " SERVICE - INSOLATION MÉDECINE D'URGENCE " disponible avec supplément exorbitant, EXCLUSIVEMENT LE MARDI AM : 8H 12 À 9H 33, ), au bord  d'une mer émeraude, transparente et cristalline (lire : où vous distinguerez, plus nettement encore que dans votre télé Ultra Haute Définition dernier cri, une foultitude de trucs très vivants, très agités-énervés qui grouillent, ondulent et serpentulent. Apeurés, vous reculerez, face à ces bizarreries que vous ne pourrez zapper), l'Éden terrestre !

Côté garagiste, la situation est loin d'être édénique.

Recroquevillé depuis la veille sur un matelas impressionnant de pneus-neige invendus pour cause d'hiver sans neige, le mécano chantonne faux et en boucle    ♫ Jet'attendrraiàlaporrtedugarrage ♪ ". La psalmodie du mantra, mêlée aux écœurants effluves du caoutchouc chauffé au soleil, font perdre la boule au roi de la soupape. Il s'endort en serrant contre son cœur brisé le delco électronique, remis à neuf, du père Lucien, qui n'en n'aura plus besoin puisqu'il vient de défunter... Quel gâchis.

Résumons : le garagiste est en vacuité illimitée et le plombier fainéante sous les cocotiers.

C'était bien la peine que leurs mères respectives se soient appliquées, il y a deux ou trois ans, à charpenter un beau moka, sans cuisson, artistiquement décoré BRAVO TU L'AS EU CE C.A.P, à la douille " étoiles ouvertes n°13 ". Pour ce qu'ils en font à présent... surtout que les p'tits beurre n'avaient pas été faciles - faciles à discipliner en plein cagnard de juillet. Quel gâchis .

Le village est tout chantourneboulé; les tuyauteries fuient, rouillent, tressautent en bruyants coups de bélier; on ne compte plus ni les vidanges négligées, ni les pannes d'alternateur et de pompe à injection. Quel gâchis.

Le bourg se renfrogne. Le bourg est chagrin; seule mémère - Cracra affiche une totale indifférence, elle n'a jamais approché le moindre véhicule motorisé et ne tolère, à son corps défendant, la présence de l'aqua simplex sur sa couenne, que lorsque l'orage la surprend hors de sa masure.

De tous les indigènes du lieu, Aglaé est la plus affectée. Son pommeau de douche crachote de l'eau marronnasse; cette adepte d'ablutions fréquentes est extrêmement contrariée.

En temps ordinaires elle eut tiqué et immédiatement appelé à la rescousse son plombier, mais le temps actuel n'a rien d'ordinaire et le super Mario joue les Robinson Crusoé, exclusivement secoureur de sa Dame de cœur. Quel gâchis.

Puisqu'elle est le seul oiseau à ne pas savoir voler, Aglaé l'autruche court. Elle galope consulter Gonzagues, son chirurgien esthétique et, néanmoins, ami compréhensif.

- Je voudrais lui dit-elle, non pas avoir la tête ailleurs, mais changer carrément de tête. Il m'en faut urgemment une nouvelle, bien opérationnelle, bien adaptée, afin de suppléer la désertion du plombier.

- Pas d' souci, ma belle emplumée ! 

Gonzagues ôte ses lunettes, il prétend qu'il découpe plus précisément les yeux fermés. Sûr de lui, il saisit sa tronçonneuse (toujours prête, délicatement posée sur une vieille serpillière qui la protège de la cire agressive du bureau d'acajou) et chlac, tranche ce long cou qui, entre nous, donnait à son amie cet air supérieur, un rien  méprisant, qu'il désapprouvait secrètement.  

- Et hop, une généreuse tartinade de glu super glutante... voilà le travail ! Te voilà pourvue d'une nouvelle tête, ma-gni-faïk, ma belle ! Je t'ai fait naître un nouveau - nez, long et souple, pompe à eau, douchette et tuyau d'arrosage, gratos, en sus.

Aglaé en barrit de plaisir ! Quelle joie écolo ce sera, quel retour aux sources que d'aller elle-même chercher son eau à la source, sans intermédiaire, directement du producteur au consommateur, sans gâchis.

Tout à coup, un nuage soucieux ride ses rides d'éléphant.

- Impossible de pomper l'eau au bord du marigot, la cane y a établi un cordon sanitaire limpide pour les premières brasses de ses canetons duveteux; elle a déjà viré une tribu d'hippopotames en pinçant leurs oreilles d'un bec insolent.

- Il te faudra aller pomper l'eau plus loin, au large !

- Euh... je ne sais pas nager...

 Gonzagues se précipite sur son arme à saucissonner.

- Pas d' souci !

- Stop, l'ami ! Je tiens à conserver mon corps sculptural de bel oiseau coureur, je préserve également mes deux pattes qui n'exigent qu'une manucure minimale (c'est pas donné la laque rouge doigts de pieds). Ce qui me conviendrait, c'est un beau postérieur natatoire et insubmersible.

- Pas d' souci ! tranche Gonzagues qui tronçonne net le panache de l'emplumée et lui colle, en bouée de sauvetage garantie, une superbe nageoire caudale. Et voi-là ! cerise sur le pompon, je te l'ai choisie aérienne, légère à porter en été, d'un blanc rosé qui donne bonne mine et qui va avec tout, ma chairiiie !

Aglaéléphantruite-saumonée ôte délicatement de la joue gauche du Gonzagues un mince copeau - reliquat de tronçonnage, elle lui ventouse deux bisous de trompe ch'ploc ch'ploc, merki merki min ch'tiot copinou ! et s'aventure vers son nouveau Destin...

Admiratifs, les passants contemplent, subjugués, la démarche sensuellement ondulatoire d'Aglaé.

- Ouaip les gens ! les niaiseux ! c'est pas d' la sensualité, c'est simplement une grumble recherche grumble de mon nouveau centre de gravité... Quoi ! en plus, faut sourire à leurs grumble de selfies ;)) UN DEUX : BAISser la TROMpe, HISser la NAGeoire... grumble... ;)) J' voudrais bien vous y voir, vous... pas facile grumble de conduire un triptyque. Allez, on recommence : UN DEUX, RElever le GRAND TArin, REPlier LE FLOTteur à frou-frous, grumble de grumb/oups j'ai bien failli y' aller là, grumble... ;)) Réflex-xion, Concentra-ti-on, Ac-ti-on : UN DEUX... ;))

 

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Bicolore

Publié le par François & Marie

Choses vues à Amsterdam.

... Cornélius aime sa vieille tantine Geertruda parce qu'elle est riche.

Elle vient de lui offrir un " fiets ", oui ! un fitss, un vélo ! Un beau, couleur ivoire, finitions " écureuil des forêts " qu'il drivera nez au vent, ganté de chamois des montagnes. Ce bel engin va seoir à ravir avec ses souliers bicolores - si mal perçus par ses amis parisianistes qui se pincent le nez en les traitant de " pompes à maquereau " -  qu'il ose enfin chausser ici...

Quel pied !

( défi n° 184) 

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Défi n°185 " On versifie " proposé par Fanfan2B pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Fanfan propose de s'inspirer de cette image pour écrire un poème dont les vers finissent par des mots imposés.

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Mon cousin Gaspard est un drôle de lascar.

J'ai reçu de lui une bafouille

qui débute par " Ma Lulu, ma grenouille. "

Cette dénomination taquine date de nos huit ans,

le temps des chenapans

et des gentils vauriens,

où il voulait me faire gober des œufs de batraciens

- pour que tes pieds soient palmés

et que jamais tu ne sois noyée ! -

me certifiait ce coquin.

En ce temps il chapardait mes vignettes Malabar

qu'il remplaçait pour m'apeurer

par de très laids graffiti de têtards.

Du signe des Poissons, il était très branché aquatique.

Soixante ans plus tard, sa missive me donnerait à penser

qu'il fait plutôt dans le Tanzanique.

" Jeudi prochain je débarque de Zanzibar,

avec ma clique d'adorateurs de Vishnou et de ses avatars.

Mes acolytes sont en effet persuadés

qu'en mouette à tête noire ce dieu hindou s'est réincarné

et qu'il va venir choisir l'un d'eux pour le représenter

sur notre terre pour une longue année.

Pas de pot !

Aucune mouette à se mettre sous la palme dans l'océan indien,

seulement des singes, des antilopes et des dauphins.

Banco !

Je me suis souvenu qu'il y en avait dans notre patelin,

nous les coursions quand nous étions gamins.

Ma troupe enthousiasmée m'a pressé de te contacter.

Ma Lulu, je sais que tu ne ne fermeras pas ta porte

et réserveras bon accueil à ma cohorte.

Ma Lulu, je t'embrasse. Ton Gaspard, ton chérubin."

Hin-hin... toujours aussi malin le mâtin !

" Ma Lulu "... turlututu chapeau pointu !

Sacré Gasparou, le voilà gourou ! Il débarque impromptu

et par ses roucoulades va bien tous nous pigeonner.

Le bougre a bien roulé sa bosse, mais il n'a pas changé.

Ce matin à l'aube, alors que j'étais encore dans le coaltar

il a débarqué, avec une douzaine de jeunes soixante - huitards.

Ils m'ont enlevée. J'ignorais tout de leurs magouilles.

On est allés se poster sur le pont de La Zigouille

- où on pendouillait des gueux dont le souvenir est parti en quenouille -

On a l'air très malin en brochette, lestés de nos sacs vert réséda

remplis de pain rassis et d'un comestible barda,

dont de la fameuse " noire andouille ",

celle de Guémené.

Elle aurait, en mimétique cousinage, de par sa couleur fumée,

le don d'attirer les mouettes rieuses à tête de ramoneur.

Objectif : par la seul force de la pensée, attirer L'ÉLUE

en ayant l'air de ne pas avoir l'air, tel est le crédo de leurs adorateurs.

Voyez comme ils jouent bien les indifférents.

On ne doit pas percevoir sur leurs bouilles,

qu'en dedans, ils bouillent.

Et, bien que ça les chatouille,

ils ont interdiction de trépigner

pour éloigner les pigeons envahissants,

ou de roucouler

- Psitt, par ici, petit, petit... pour affriander le volatile sacré.

La bestiole doit, d'elle même, guidée par son sonar

venir déposer, frrouït, un gros caca bien mou

sur les souliers du favori ou sur le bas de son falzar.

À tous les coups,

c'est moi ! moi qui ne demande rien, qui vais être choisie !

Pariez donc ! une poignée de dollars !

Allez-y !

 

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Défi 184 proposé par Martine de Quai des Rimes

Publié le par François & Marie

Martine a dit "Je vais citer 8 premières phrases de livres (incipit) et 8 dernières phrases (explicit). Le défi consistera à choisir un début et une fin de roman et d'écrire l'histoire (en prose ou en vers) pour lier le début à la fin."

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" Bon c'est parti " ! ( David Lodge " Les âmes grises ")

Cornélius saute le pas.

Il s’enfuit de Boboland, renie la rive droite de la Seine et son 11ème arrondissement.

Il file deux longs jours entiers chez sa vieille tante Margaretha-Geertruda.

Il l'aime Geertruda parce qu'elle est riche et qu'elle vient de lui offrir un " fiets " oui ! un fitss, un vélo ! Un beau, couleur ivoire, finitions " écureuil des forêts " qu'il drivera nez au vent, ganté de chamois des montagnes. Ce bel engin va seoir à ravir avec ses souliers bicolores - si mal perçus par ses amis parisianistes qui se pincent le nez en les traitant de pompes à maquereau - qu'il ose enfin chausser ici... quel pied !

Il l'apprécie Geertruda parce qu'elle est cocasse et excentrique.

Il supporte qu'elle soit Amstellodamoise, fume la pipe et ne quitte ses sabots de bois que pour se mettre au lit.

Il se réjouit qu'elle se gave de soupes.

Elle n'admet pas que l'on plaisante avec la soupe, particulièrement avec celle aux pois cassés, son péché mignon.

La rusée en use en tant que mètre étalon testeur de bonnes. N'en n'a-t-elle pas congédié six qui avaient eu l'impudence de lui préparer une erwtensoep dans laquelle sa cuillère ne tenait pas au garde à vous ?

Geertruda n’aime pas que la soupe, c’est une folle de musées et, puisqu’elle est cul et chemise avec l’entourage de l’ancien bourgmestre d’Amsterdam, elle bénéficie de places gratos à entrées directes. Cornélius respire ! Il sera délivré de l’obligation du parisien-boboïque qui consiste à faire systématiquement la queue « où il serait malvenu de ne point être vu. »

En compagnie de cette engeance Cornélius ne supportait plus les long week end recroquevillé en huttes mongoles enfumées, ni les nuitées nauséeuses dans les cabanes au faîte des chênes centenaires. Il en revenait les yeux cernés et le moindre bout de peau accessible cloqué par des hordes mal élevées de moustiques maringouins.

Ici il partagera une vraie chambre sombre cernée de tapis bourrés d’acariens, se vautrera dans un lit à baldaquin avec trois chats et deux chiens abonnés aux puces, y ronflera dès vingt heures et pour l’éternité si ça lui chante.

Il sera enfin délivré de l’étape obligée de la « tournée des bars en nocturne » où on se gèle sur le trottoir en vapotant d’un air blasé tout en se refilant, avec des airs de conspirateurs, la dernière recette de Tiramisu au tofu soyeux.

Il fuira enfin la contrainte d’émettre, sur ces mêmes trottoirs, très tard dans la nuit, des rires de gorge bien bruyants pour prouver aux riverains (qui, eux, voudraient bien roupiller), que les bobos bios, faute d’élever des poules (leur rêve…), ne se couchent pas à la même heure qu’icelles.

Quel bonheur ! Cornélius échappera au sempiternel brunch du dimanche, thé fumé au riz soufflé et baies de goji, rutabaga et chou kalé dilués au jus de pastèque et à la dissection du dernier film de Lars von Trier, qui réjouit ses émules de la joyeuse inéluctabilité de la fin du monde…

La fin du monde se fera sans Cornélius, il s’en moque comme de sa première brassière !

Pour l’heure, le dos calé par de confortables coussins, les pieds à l’aise dans de grosses chaussettes tricotées maison (alors que le summum du snobisme veut voir passer l’hiver les pieds nus dans des baskets blanches) qui ont appartenu à son tonton Johan-Karel, Cornélius entre en un délicieux état régressif.

Sous l’œil attendri de Margaretha- Geertruda, il se perd à belles dents dans une moelleuse tartine beurrée, généreusement grêlée de granulés au chocolat qui craquillent et font craquer.

Sa vieille tante déroule avec gourmandise la suite du menu : potée-saucisses- chou frisé au lard, crêpes au sirop de betteraves si grandes qu'elles déborderont de l'assiette… tu vas te régaler mijn kleine !

Le Cornélius qui défaillait devant une demi-once de gluten et fuyait scandalisé à la vue d’une râclure de lipides se liquéfie d’aise. Il noue autour de son cou une vaste serviette à carreaux, il sourit béatement et s’apprête à faire grasse ripaille.

  • Smakelijk eetlust mijn Cornélius !
  • Bon appétit ma tatie adorée !

…………

" Allez-y voir vous- même si vous ne voulez pas me croire ! "                                       ( Lautréamont " Les chants de Maldoror ")
 

( Marie a récemment visité Amsterdam, l'inspiration de son texte vient directement de ce beau voyage )

 

 

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Défi n°183 proposé par Abécé du Jardin des Mots pour Les Croqueurs de Mots

Publié le par François & Marie

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" Vous êtes une des personnes représentées sur le dessin. Il y a houle et vent de travers. Donnez vos impressions."

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Bonjour tertous !

Prêts ?

Faites chauffer compas et sextants.

Parés pour trouver ma position ?

Premier indice : je ne suis ni à bâbord ni à tribord, ni tout à fait en " noroît ", ni en " nordet " (nord-est). Visez plutôt en norcentroît. Vous suivez ?

Deuxième indice : je suis le seul marin à ne pas être marin (mais comme ça ne se voit pas, ça ne va pas vous aider...)

Troisième indice : je ne suis ni au plus bas, niveau baleine bleue, ni entassé dans le canots des moussaillons joyeux drilles, ni protecteur de la benoîte sirène en monokini.

Levez le nez. Non, pas aussi haut ! Vous me vexez si vous me prenez pour ce père dodu qui s'empiffre de bananes; il a l'air malin avec ses bottillons à hauts talons, sa boucle d'oreille et son foulard-girouette.

Je ne fais pas partie non plus, le ciel m'en préserve, de ces va-t'en -guerre sis à bâbord, hérissés de lames tranchantes et acérées, et pourtant je n'en suis pas loin, juste au-dessus. J'ai d'ailleurs à l'œil le gourdiflot au long tarin et cotte de maille qui s'endort deux pieds sous moi, il eut suffit qu'il s'assoupisse pour que sa serpette tailladât  mon " cordiau " ( méli-mélo de subjonctif et de ch'ti).

Ça y est, vous m'avez trouvé sous le bonnet schtroumpf bleu ? C'est bien moi le préposé à l'étendage de linge. 

Chaque lundi, jour de lessive, je m'en vais " bercher ", ma " mand'lette " (corbeille à linge en osier) sur la vergue devant le grand hunier rapiécé. Cette pauvre voile avait été estropiée par un obus, ça faisait négligé et donnait un courant d'air - je hais les courants d'air - je lui ai surjeté une pièce jaune - les pièces jaunes sont d'actualité -  qui lui donne un air printanier.

Je vous l'avoue tout de go, je n'aime pas la houle qui chamboule et m' fiche la       " troulle " ; je m'agrippe de mes ortaus à la grosse poutre, en elle j'ai confiance, c'est du fiable, du costaud, de l'épicéa du jura !

Je vénère le  vent de travers, il est fin bin pour sècher et repasser la lessive de mon p'tit gars.

Mon p'tit gars c'est le Cornillou. Pourquoi " Cornillou " me direz-vous ? Parce que c'est le " fieu " du Cornil ", min bon camarate " et de Mame Janssen, la Catherine.

À Duinkerk - " église dans les dunes " - je l'ai vu naître mon Cornillou et je suis comme qui dirait SON nounou.

Allons donc ! Cornillou ?... ça ne vous dit rien du tout ? oui, j' sais bin, j' suis l' seu' à lui bailler ce pseudo.

Lui, il se présente toujours sous son vrai nom. D'ailleurs je trouve qu'il le fait de façon plutôt bizarre ed' pis qu'il a vu un certain film de fiction :

- MY NAME IS BART... JEAN  BART ! qu'il dit. C'est dev'nu un tic, eune habitute.

Pour moi, le Jean Bart reste mon ptchiot quinquin, j' le quitte pas d'eune s'melle, d'où ma devise :

" Là où est mon Cornillou, j'y serai itou, un point c'est tout !"

Et pourtant, j'aime pas bien les " batieaux ", j'aurais bin  préféré continuer à           " gardiner " les oyats et les chardons bleus de mon bon Dinkek .

Mais comme le p'tit Cornillou était toujours prêt à prendre sa musette et son "paqu'tache " pour " imbarquer " sur " ieau ", en " batalle "pour son Roy, j'ai toujours suivi. Il a qu'minché a bourlinguer à douze ans, vous l' croyez ça ! Et le v'là chef d'escadre, à la quarantaine !

Et avec ça, jamais ercrin (fatigué), incapable de rester tranquillement dans sa " cambuse ", faut qu'il roule sa bosse sur les océans. Il est galaffe (gourmand) eul' ptiot, alors j'essaie de le retenir en lui faisant des " gauffes ", il s'en baffre et, malgré tout, " imbarque ". Alors j' lâche min accorchu (tablier), min cul de poule, ma farine et ma spatule, j'enfile mes bottes et min bonnet, j' mets la clé dans le pot de géraniums et me v'là fin prêt pour le suivre. 

J'ai toujours été là pour faire sa buhée (lessive), pour ébrouer (laver) son linge. J'aime qu'il soit bien propret mon Cornillou.

S'cusez-mi faut que j'fasse min gindarme.

- Hep, là -haut ! les deux campanoules, oui, vous, juste à mon noret, étripez-vous tant que vous voudrez, mais tâchez moyen de ne point esclabotter de votre hémoglobine de rustres le petit linge de min tiot Cornillou. Sinon, y' aura du frictionnage d'écoutilles, pigé ?

R'venons à ma lessife. Oh bin r'gardez voir ! min canaillou de Cornillou m'a encore fait deux chaussettes orphelines ! Ousque min ptiot pouchin a bien pu m'perdre  la deuxième chaussette rouge ? et pis la deuxième bleue ? En n'Irlande ? En n'Angleterre ? En n'Hollande ? Allez savoir... J'ai beau l'avoir à l'œil min gros rojin, il aime m' faire des fredaines. Regardez- le donc, là en d'sous d'mi, sur sa balustrade, l'œil collé à sa lorgnette ! N'est-il pas biau et distingué avec son ptiot paletot ruge et son fier capiau, min Cornillou !

Ach, j'vois bin qu'il a encore voulu faire l' gandin; i m'a pas n'enfilé ni son cache-col ni son giliet d' laine... Moi je vous l' dis, un jour, après un vent coulis de " gorche ", min Cornillou me f'ra un trente neuf - huit ou bin même in quarinte... que va dégénérer en pleurésie... cha li pend au nez (paraîtrait que c'est ce qui se prédit  dans le livre de l'Histoire...) Mais tout cha, c'est d'la bablute, r'heusemint qu'on prend point tout c' qu'est n'écrit pour paroles de catéchime, il a encor' bin du beau timps d' vant li, min Cornillou !

Il doit être fier que SON DUINKERK reçoive la citation :

" VILLE HÉROÏQUE, SERT D'EXEMPLE À TOUTE LA NATION "

et que les carnavaleux posent genou à terre au pied de sa statue pendant " LA CANTATE À JEAN BART ".

Il ne craignait pas le vent de travers le Jean Bart corsaire - mousquetaire,

ni la houle, min chevalier, min marin, le ptiot Cornillou, l' min  !

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Défi n° 182 ( " Logorallye ") proposé par Lilousoleil pour les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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" Logorallye. "

Écrire un texte en vers ou prose où seront inclus quatorze mots anciens (proposés par  Lilousoleil ) commençant tous par la lettre " f " (liste en bas de page)

Lilou nous donne la possibilité de laisser deux mots de côté.

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- Trois cent quatre vingt dix huit, trois cent quatre vingt dix neuf... quatre cents !

Ouf ! le compte est bon.

Yiannis- Achille vient de marquer soigneusement de son fer à repasser les quatre cents plis réglementaires de sa fustanelle immaculée. Dans son unité d'élite, celle de la Garde présidentielle grecque, ça rigole pas, quatre cents c'est quatre cents, pas de discussion possible.

Entre pouces et index, ce type aussi baraqué que le Colosse de Rhodes, soulève délicatement les trente mètres de tissu plissé, les tient à bout de bras. Ému, il admire sa jupette, la trouve si légère, si éthérée qu'il en pleurerait.

D'ailleurs, sans même s'en apercevoir, il pleure. C'est discret, ça ne laisse pas de flaque, Yiannis-Achille est si grand que ses larmes s'évaporent avant de toucher le sol.

Précautionneusement, il allonge bien à plat la précieuse pièce de son costume sur la fonçaille de sa paillasse; quel bonheur de pouvoir veiller sur elle même, même en dormant. 

Yiannis-Achille est heureux. Enfin... presque heureux. Une légère petite inquiétude l'empêche de l'être totalement.

Il a... oserai-je le dénoncer ?

Euh...! Il a triché...

Yiannis-Achille a tri-ché !

Voilà qui est dit.

Triché...  juste un peu.

Juste un peu, pourtant c'est bel et bien de la triche puisqu'il n'a pas tout à fait respecté le règlement.

Et le règlement c'est le règlement.

Dans ce Corps d'élite hellénique, on ne badine pas avec le règlement.

Oui mais... lorsqu'on a mal dans son propre corps à cause d'un cotillon qu'il faut porter pour appartenir à ce Corps... on pourrait peut-être dénicher une clause du règlement qui permettrait de contourner le règlement, non ?

D'abord on supporte le désagrément. Sous le jupon ça fait comme un agacement, ça chatouille puis ça démange, ça échauffe, ça pique, ça cuit...

Le règlement c'est...

... C'est le règlement, on sait, on sait ! Au règlement on se plie, on en prend d'ailleurs vite le pli mais quand ça devient intenable, on va consulter.

Et lorsque tombe la sentence de l'Homme de Sciences - Cher ami, vous faites - euh comment dire - vous faites dis-je, de l'érythème, euh de l'érythème des plis - ça ne fait pas un pli, on se dit que la coupable est la fustanelle. On la soupçonne d'avoir été tissée en lin frelaté. On subodore que ses quatre cents plis ont provoqué l'érythème... des plis.

Yiannis- Achille prend grand soin de sa personne, il estime que ses plis en font partie intimement  intégrante et qu'il doit veiller à leur intégrité.

Après une nuit blanche, à l'aube, ça lui prit, il fit le mur, bien que ce soit interdit par le règlement.

Subrepticement il se glissa du côté de chez l'Alejandro le filetoupier. Ce batteur de chanvre et de lin a une tête de filou. L'Alejandro certifie qu'il a remporté légalement, juré craché, le marché des fustanelles; nul n'en croit mot. Ce vieux renard aurait-il eu l'audace de remplacer le lin, dicotylédone à jolies fleurs bleues, par une vulgaire fétuque des prés qui gratouille ? Ou bien, pis encore, aurait-il substitué à cette noble plante, de triviales herbes aquatiques urticantes, tailladées nuitamment au faucard avant de les planquer dans une vieille flette pointue pour les achever au fentoir ?

Yiannis-Achille fouina, rampa sous les fenêtres des ateliers, zieuta, eut des sursauts tremblants en découvrant des rangées de faux, des colonies de faucilles, des hachettes, des herminettes, des cisailles-guillotines, des laminoirs. Il frémit, il gémit de trouille. Il avait une sainte horreur du coupant, abhorrait le tranchant, maudissait l'acéré; il se retenait de hurler à la vue de pinces à ongles de pieds et reculait horrifié devant des ciseaux de couturière innocemment oubliés sur un coin de table.

Pour fuir au plus vite cette zone agressive, en hâte il effectua un repli, décréta que tout rien ne paraissait suspect chez l'Alejandro.

Puisque la fustanelle semblait bien la cause du feu de ses plis, il déclara feu le règlement et le contourna.

Auprès de sa hiérarchie il posa un jour de perm'.

Le règlement stipulait d' indiquer impérativement le motif de ladite perm'.

Yiannis-Achille opta pour la formule  " RENDEZ-VOUS D'IMPORTANCE. "

Ses copains le charrièrent, se gaussèrent.

- " IMPORTANCE "... c'est son prénom ? "  IMPORTANCE DE BAGATELLE" ça sonne bien ! Ça fait aristo !

- Ou alors c'est son nom ?  Mâdemoiselle Vétille D' IMPORTANCE ? ou bien Miss Fanfreluche D' IMPORTANCE ? On a bon ? on brûle ?

Ils le chahutèrent, le traquèrent en vain. Il ne lâcha rien.

Il utilisa des ruses de Sioux, réussit enfin à forlonger ces indiscrets.

Il fila droit chez son pote Angèlo le ferrandinier. Angèlo ne pouvait rien lui refuser. En effet, Yiannis-Achille ne s'était-il pas proposé, spontanément en tant que fidéjusseur lorsque Angèlo monta sa fabrique d'étoffe de soie ?

Yiannis-Achille fut reçu à bras ouverts par Angèlo qui lui offrit des falafels à l'hoummos et lui servit l'ouzo, le spécial, celui qui occis les filaires ! Cet ouzo là, Angèlo le tire directement d'un tonneau qu'il rebouche d'un fausset, cette broche de bois, polie par les ans, qui fleure si bon l'anis.

Yiannis-Achille s'ouvrit à Angèlo, lui dit tout de ses soucis inguinaux et pétrousquineux. Angèlo compatit aux problèmes de plis de son ami.

Yiannis-Achille dénonça la piètre qualité de la toile de lin d'Alejandro.

Ex abrupto, sans faire un pli, Angèlo qui méprisait la rusticité du travail d'Alejandro, traita celui-ci de dindon et promit à Yiannis-Achille une fustanelle en satin de soie, aussi fine, douce et légère qu'une plume.

Yiannis-Achille avança que le règlement n'accepte que la toile de lin...

T'occupe ! le coupa Angèlo, " ILS " n'y verront que du feu et toi tu n'auras plus le pétard en feu !

Yiannis-Achille rasséréné reprit une larme d'ouzo et s'en revint joyeux à la caserne en croquant à belles dents un falafel croustillant et doré offert par Angèlo, pour la route.

Son air gai énerva ses copains de chambrée. Jaloux, ils le snobèrent et, bien qu'ils en meurent d'envie, ne lui posèrent aucune question pas même sur la couleur des yeux d'IMPORTANCE. Ils se rembrunirent plus encore lorsqu'à la cantine du soir il dédaigna le friand au fromage, la moussaka et le gâteau au sucre, signe irréfutable que ce crétin veinard ne vivait plus que d'amour et d'eau fraîche.

Rapidement les plis de Yiannis-Achille retrouvèrent leur joie de vivre. Grâce à la douceur de leur voisinage satiné et soyeux, tout allait pour le mieux.

Un matin de mars un vent du nord teigneux se mit à souffler avec rage.

Malgré les turbulences d'Éole, les fustanelles ordinaires ne faisaient qu'onduler, elles savaient se tenir.

Celle de Yiannis-Achille, légère comme une plume, vlouff, se souleva, le ventousa jusqu'aux oreilles, le goba, l'entortilla si bien qu'il se mit à ressembler à un énorme cierge pascal.

Tétanisé, figé de honte dans son terrier vertical et soyeux, Yiannis-Achille réalisa, qu'à son corps défendant, il exposait à son Officier en Chef et à toute la Compagnie du Corps d'élite une vue imprenable sur ses bas de laine blanche, ses fixe-chaussettes noirs et sur l'intimité de son linge de corps, imprimé de mignonnes petites chouettes multicolores, tant appréciées par la Déesse Athéna.

Si tous demeurèrent impassibles, ils se félicitèrent de l'opportunité offerte par la démarche saccadée de leur parade qui leur permit d'évacuer, par spasmes, l'immense fou-rire qu'ils contenaient à grand peine.

Après ce " léger incident ", je vous laisse deviner l'ambiance des chambrées et les quolibets qui s'abattirent sur Yiannis-Achille, le colosse à la fustanelle vaporeuse et aux plis fragiles !

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faucard : instrument de coupe utilisé pour les herbes aquatiques

fentoir : large couperet à l'usage des bouchers

ferrade : marquage des bœufs au fer rouge

fétuque : graminée des prairies

ferrandinier : fabricant d'étoffe de soie

fidéjusseur : celui qui se porte caution pour autrui

filaire : ver parasite d'Afrique tropicale de l'homme et divers animaux

filetoupier : batteur de chanvre

fissipède :  qui a le pied divisé en plusieurs doigts

fausset : broche de bois pour boucher un trou fait au foret dans un tonneau

flette : petite chaloupe au service d'un chaland (péniche) de rivière

forlonger : distancer, laisser en arrière

fonçaille : planche supportant la paillasse d'un lit sans sommier

fustanelle : petite jupe évasée et plissée qui fait partie du costume masculin traditionnel des Grecs

 

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Défi n° 181 (Monopoly) proposé par " La Cachette à Josette " pour la Communauté des Croqueurs de mots ".

Publié le par François & Marie

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Josette nous donne pour consigne de :

" Lancer les dés pour une partie de Monopoly et avec le chiffre obtenu (entre deux et douze) écrire ce que l'on veut, à partir de la case sur laquelle on tombe. "

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Inspiration extrêmement libre de

" ♪ J'AIME PAS LES RHODODENDRONS ♫ " (interprété par Sim)

                         ♫    ............................................................... ♪

 

J'aime bien l' marron et le bleu clair

J'aime le rose et puis l'orange

J'aime bien Nancy et puis Paris

MAIS J'AIME PAS LE MONOPOLY (bis)

 

Je n'aime pas le Monopoly

parce que l' Monopoly

est d' la famille des jeux d' gros sous

des hypothèques, de la banqu'route,

pis des amendes et des crédits,

bref, des tracas et des soucis.

Depuis pas mal de décennies,

J'AIME PAS LE MONOPOLY (bis)

 

Que ferais-je de quatre gares ?

Nord, Lyon, Montparnasse St Lazare

sans la voix culte de Simone

qui me fait oublier que

les gares sont mon cauchemar,

me donnent de la spasmophilie.

J'AIME PAS LES GARES, J' N'AIME PAS NON PLUS

LES LOCOS DU MONOPOLY (bis)

 

Je lance mes dés...  MAYDAY MAYDAY !

quatre plus trois font SEPT, quelle chance

je me retrouve sur la case " CHANCE "

alors j' me dis : oui oui oui oui,

JE CROIS QU' J'AIME BIEN L' MONOPOLY ! (bis)

 

Pourtant pourtant et re-pourtant

y 'a comme un truc qui m' met à cran...

pour y voir encore plus net

illico j' mets mes lunettes.

VOILÀ, J' DOUTE DU MONOPOLY... (bis)

 

CHANCE, d'habitude c'est festif

et mérite l'exclamatif !

Alors pourquoi, ce restrictif

qui en quatre coupe les tifs,

pourquoi ce grand framboisé  ?

sous " CHANCE ", en interrogatif ?

JE N' R'AIME PAS LE MONOPOLY (bis)

 

Je réitère : que fait sous " CHANCE "

ce signe de ponctuation ?

cette bizarre interrogation ?

Je n'ai pas foi en cette fripouille

bien qu'il ait une bonne bouille,

genre queue de matou dressée

qui voit son Humain arriver

avec Ronron en cuillerée.

NAN, J' N'AIME PAS LE MONOPOLY (ter)

 

- Afin de te réconcilier

avec ce jeu cher aux banquiers,

pioche donc une carte CHANCE.

 Ach ! Tu es tombée sur PRISON !

- SOS... MAYDAY MAYDAY MAYDAY !

C'en est pour toujours fini

JAMAIS JAMAIS JAMAIS

JE N'AIMERAI L' MONOPOLY (bis + ter-miné !)

et GNAGNAGNA...

 

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Défi n° 180 " La maison du bonheur ", proposé par Jill Bill pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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Jill Bill nous invite à broder sur

" Mari bricoleur rime-t-il avec maison du bonheur " ?

en utilisant un mot imposé  " IDIOSYNCRASIE ".

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                   ♪ ♫ ( Sur l'air de " Le bricoleur ") ♫ ♪

Un jour son mari bricoleur

lui dit j'vas bâtir une demeure

où tous nos jours ne seront qu'heur.

Ce qu'il ne lui avait pas dit

c'est qu'il souffrait d'une bizar'rie

l'idi / o / syncrasie (bis)

 

Cette " maladie de valeur ",

dixit Gide l'André dans " Paludes ",

en soit ne lui faisait pas peur

mais lui donnait des inquiétudes

et aussi bien des soucis

l' insomnie /di / o / syncrasie (bis)

 

Il détestait le rectiligne

n'admettait que le curviligne,

ne jurait que par le bi/ais.

Adorateur du biseau

il ne travaillait qu'au ciseau

ce qui faisait plein de copeaux !

Ach ! l'idio / ça / encrassie (bis)

 

Afin de s'essuyer les pieds

avant de marcher dans le pré,

devant cette maison il mit

un élégant petit tapis...

l' idiot ! / syncrasie (bis)

 

Elle fut émue quand il convint

que ce qu'il biaisait avec soin,

c'était pour que tous les boiteux

et les coincés d'torticolis

qui viendraient à passer ici,

se sentent un peu moins souffreteux.

merci ! idi / o / syncrasie (bis)

 

Ce qui l'agace, le fait râler

c'est que le jeune épicéa, 

sur l'image, là, tout en bas,

s'entête, bougre de p'tiot dadais,

à pousser droit, comme un ni/ais,

alors que de binelle, en biais,

c'est tell'ment plus croquignolet !

i                           boî/

   di /                           te

        o / syn                      à                     

                     crasie                outils

                                  (bis)              (bis là aussi !)               

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Défi n°179 " Une minute pour convaincre " proposé par ABC du Jardin des Mots pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

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" À la foire aux coups de cœur, vous avez une minute pour nous convaincre et nous faire craquer pour UN de vos objets favoris."

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Il est une fois un récipient en verre limpide et brillant.

Le fourbe Il ne cache rien puisqu'il est transparent.

Débonnaire félon, de tournure montgolfière

et le bedon tout rond, il fait mouche le faux jeton et sait envoûter.

Autour de lui lorsque flotte un parfum miellé,

ce n'est pas parce qu'il " fait son sucré ",

c'est qu'il est en service commandé.

Tss tss ! vous êtes bien peu diplomates

si vous lui faites remarquer qu'il est court sur pattes !

S'il était plus haut perché,

plof ! il se casserait le nez.

Filez donc réviser le théorème sur le centre de gravité,

y' aura interro après la récré !

Il vous semble fragile, incapable de faire du mal à une mouche ?

Détrompez-vous, il saura de dame diptère faire son affaire,

la charmer, la piéger, la liquider, la noyer !

Ça vous en mouche le quinquet, ça rabat votre caquet.

Avez-vous deviné quelle est l'utilité

de ce vieil objet humble et désuet ?

Non, il ne cherche pas les petites bêtes,

d'elles-mêmes elles se jettent à sa tête.

Non ! il ne baye pas aux corneilles.

Il GOBE LES MOUCHES, ne vous déplaise !

Sans pollution ni sophistication et sans débourser une tune,

avec patience et efficacité il va attirer en son giron sucré

guêpes et mouches importunes

qui gâchent vos appétissants buffets d'été.

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- Quelle fine mouche ce GOBE-MOUCHES !

                                                                       Paroles de Sage.

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-  Ouaips ! paroles de mouche qui boit la tasse, un fieffé hypocrite, un vil séducteur, un sournois, une fripouille, un faux-jetonglou, un félon, une crapuleglouglou, un sal... glou - glou- glou - g.l...

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Défi n° 178 (le paradis) proposé par Lilou-Soleil pour Les Croqueurs de Mots.

Publié le par François & Marie

"Le seul truc pas chouette, c'est qu'au paradis, on va manquer de saucisses et de chips. Dieu ne veut pas qu'on ramène des choses d'en bas. Il a créé le paradis, donc c'est parfait... point !  Et on en a pour l'éternité."

                           Paroles de détenus, de jeunes de l'école de la deuxième chance.

                                           ............................................

Que vous inspirent ces paroles ?

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- Allo, Dieu ?

- Soi-même. Qui Le demande ?

- Une terrestre qui serait fort aise que Vous lui accordiez un instant de Votre éternité.

- Volontiers, puisque Je suis trois, Je peux aisément me détripler. Parlez, humaine.

- J'ai ouï dire que les humbles mortels devaient rallier Votre espace - Paradis mains nues et poches vides, sans même un petit sac à main.

- Exact, Nous pratiquons la formule " all inclusive ".

- Incroyable ! Vous avez viré dans le " tout inclus " ?

- Parole du Seigneur !

- Vous courez à la faillite ! Pas étonnant que tout le monde souhaite se retrouver dans Votre lieu de villégiature prolongée.

- Encore exact. Puisque Nos pouvoirs sont infinis, Nous sommes en mesure de répondre à tous les désidératas de tous Nos pensionnaires.

- Entre nous, je me moque totalement des souhaits des autres ouailles, il m'importe que les miens soient bien enregistrés.

- Je vous reconnais bien là. Exprimez-vous.

 - Prenons le premier desideratum qui me tient à cœur, je l'énoncerai d'un seul mot : cancoillotte.

- ... Auriez-vous quelques griefs envers les radars ?

- Quels radars ?

- Les radars routiers. Ce que vous nommez camp - coyote ne serait-ce pas le " système coyote, avertisseur de radars " ?

- Cher Dieu, votre répertoire universel ne me semble pas tout à fait à jour. La cancoillotte est un fromage franc-comtois que Vous créâtes, léger, subtile, qui fond sous le palais, je j'adore ! Je sais que je ne devrais adorer que Vous, mais je passe outre.

- Pssitt ! Moïse, file-moi le recto de tes Tables de la Loi et un burin, j'ai un petit détail à mettre à jour rayon produits laitiers, et déniche- moi fissa St Uguzon patron des fromagers !

- Allo Dieu, n'en faites pas tout un fromage !

- Affinez je vous prie.

- Puisque chez Vous on peut avoir le beurre et l'argent du beurre, je requerrai un oreiller en plumes, l'odeur automnale des feuilles de peupliers et aussi un néflier. Attention ! les nèfles ne sont consommables qu'après une gelée intense.

- ... ? (gloups)

- Ah ! là, je Vous sens légèrement déstabilisé, non ?

- Pas du tout. ( Gnin ?)  Psitt ! Adam et son Ève, rappliquez ! Vous qui passez votre temps à folâtrer dans les vergers en croquant des pommes, Je viens de tomber sur un pépin : une nèfle, qu'est-ce ? Je ne me souviens pas de l'avoir créée, y auriez-vous déjà goûté ? Et trouvez- moi illico la recette de la " gelée intense ".

- Il me semble que vous chuchotez, seriez- Vous un Dieu cachotier ?

- Je suis Dieu, Je fais et Je suis ce que Je veux !

- Évidemment, vu comme ça c'est sans appel... Avez-vous pensé aux soirées régréssi-cocooning de votre clientèle ? Pour icelles, je réclame un vieux pull informe, chaud, moelleux, assorti à des chaussons en velours tous mous - roudoudouillets, pointure quarante, pour pied grec.

-  Gnin... Hep ! Onassis, dans mon bureau, au trot, pour une conférence  " pieds de chez toi ". Hep Bernadette, bergère - Sainte, est-ce que la laine de tes moutons est d'occase ? Ce serait pour faire un pull vieux ? Ouilleu ! pas sur la tête, la houlette ! Tu dis ? que ce serait criminalité que de ne pas fournir de la laine de qualité. Soit ! Et que ça n'est pas parce que Je suis Dieu que tu vas dévier de ton code de déontologie... T'énerve pas, aïe-eu ! (Zut, la boulette...) Bon bin euh... félicitations Nadette, c'était juste pour tester ton sens de l'éthique, retourne à tes moutons.  (Gnin... on est mal... on est très mal...)

- Euh...y' aurait pas eu comme un grincement ?

- Un grincement ?

- Une sorte de " gnin "...

- Absolument pas ! Poursuivez.

- Vérifions si vos prestations diverses permettraient bien la satisfaction de mes cinq sens : le goût sera comblé par le from'ton au metton, ma douillette pour le toucher-bien-être, l'amertume du peuplier va régaler mon nez et pour charmer mon ouïe, un carillon de cloches, celles de MON clocher sera bienvenu. Bien sûr, vous l'avez enregistré.

- Pfou... quelle enquiquineuse. Qui peut bien être le Patron des GPS chercheurs de bleds paumés.  Assurément !

- Pour le visuel, il serait nécessaire de produire des échantillons de vrais gens d'ici- bas, juste assez imparfaits pour qu'on se sente plus que parfaits. Prévoir également quelques trucs bien moches, du genre qui donnent de l'urticaire, des couleurs qui piquent les yeux afin de pallier l'insipide uniformité de votre trop parfait asile résidentiel.

- ( Ouh là, J'ai affaire à une apprentie philosophe.)  Pssitt ! Pierre - Saint, descends rapidos aux abîmes, récupérer quelques échantillons de fange et turpitudes chez notre satanique collègue. Ne prends pas chaud, découvre-toi et pense à t'ignifuger. Que dis-tu ? Pas envie ! Eh ! tu m'as déjà renié trois fois, n'oblige pas le pauvre coq à s'égosiller de nouveau, il se fait vieux. Il me faut absolument vendre Mon paradis à une contrariante- pointilleuse, sinon elle va filer chez Notre concurrent Purgatoire qui est en pleine période de soldes à prix cassés.

- Allo Dieu ! Vous êtes pris en flagrant délit de mauvaise foi (c'est  un comble !) et de publicité mensongère. Tâchez moyen de Vous mettre aux normes avant que je vienne Vous rejoindre. Eh ! Surtout, prenez bien Votre temps, je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout,  pressée !

- Je prends note. Amen ! (ouf !)


- Bon, il faut absolument que l'on revoie deux ou trois choses ici ! Notez, Moïse qu'il faut améliorer la qualité de l'accueil au niveau des doudoux et se renseigner sur ce "Camp Coyote", ou je sais pas quoi...

- Et pour les nèfles ?

- ah oui, ça aussi ...  nom de Moi, on sera jamais prêts. 

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